La ville de Batna participera en force à la troisième édition du Festival national du théâtre amazigh, qui aura lieu du 10 au 18 décembre 2011, au Théâtre régional de Batna. Elle participera avec trois pièces théâtrales, appartenant à trois genres bien distincts : l'absurde, la tragédie et le drame. Les pièces en question, qui sont en phase de filage, sont Tahouist (pique-nique en campagne) de l'association culturelle l'Atelier de Batna, Saba, produite par la maison de la culture, et Teddath du TR Batna. Tahouist, d'après l'œuvre de Fernando Arrabal, a été adaptée et mise en scène par Rafik Lembarkia. La pièce, qui place une famille en pleine bataille, propose une réflexion assez profonde sur l'absurdité de l'existence, la déraison du monde, la perdition de l'homme au milieu du chaos. Sans aucune intrigue narrative, la force de la pièce réside dans l'ambiance pensante qu'elle crée, le malaise qu'elle suscite. La deuxième pièce proposée cette année est Saba. écrite par Larbi Boulbina et mise en scène Lahcène Chiba, Saba raconte l'histoire d'une danseuse qui mène une vie très difficile, dans un quartier populaire. Confrontée à des difficultés financières, la danseuse est sponsorisée par un soi-disant bienfaiteur qui lui propose de l'aide, mais qui l'introduit dans le milieu de la prostitution. Comme dans toute tragédie, le héros ne peut éviter un destin funeste ; la dernière danse de l'héroïne sera spectaculaire ! Saba est truffée de pathos, pour créer le processus d'identification et susciter chez le spectateur les sentiments de la pitié et de la terreur. La dernière pièce proposée est Teddath, écrite par Larbi Boulbina et mise en scène par Hani Mahfoud. Elle raconte l'histoire de trois femmes qui décident de s'installer en France à la recherche d'une vie meilleure. Arrivées de l'autre côté de la Méditerranée, elles sont toutes les trois accueillies dans une cave, chez un homme handicapé (sur un fauteuil roulant) qui vit seul avec sa servante. Les trois femmes qui aspiraient à vivre leur vie sont exploitées durant tout le séjour, qui se transforme en un calvaire. B. Boumaïla