La générale de la pièce Pique-nique de la troupe Masrah El-Warcha, présentée hier à Batna, a eu un vif succès auprès de son premier public. Adapté de Pique-nique en campagne, du dramaturge espagnol, Fernando Arrabal, le spectacle de près d'une heure, présenté à la maison de la culture Mohamed-Laïd-Al-Khalifa, met à nu l'absurdité de la guerre «en ces temps de mondialisation des conflits», affirme son metteur en scène, Rafik Lembarkia. Interprétée par six jeunes comédiens (quatre universitaires et deux candidats au bac), tous formés au sein même de Masrah El-Warcha, la pièce joue sur le grotesque et l'humour noir pour montrer l'ampleur du non-sens des conflits dont les bilans ne sont au bout du compte que de macabres statistiques de vies humaines enlevées, d'innocents mutilés et de biens détruits, relève Lembarkia. Le sujet est d'autant plus d'actualité, assure le metteur scène, en ces temps de «banalisation» de la destruction de la vie humaine et des guerres globalisées des puissances occidentales «mues par la seule volonté de contrôle des richesses des pays les moins forts» et qui n'ont rien à voir avec les guerres de libération, dont celle menée par l'Algérie, qui a pour but, ajoute-t-il, l'émancipation de la nation. Le décor de la pièce, très sobre, fait de sacs de terre, de fils de fer barbelés et d'un poste militaire de vigie isolé, gardé par le soldat Zabo, qui reçoit ses parents en pique-nique sur le front, a été conçu par Hayat Missaoui et réalisé par les stagiaires du Cfpa-1 de la ville de Batna. Pique-nique est la deuxième production de Masrah El-Warcha, dont la première pièce, El-Miataf, (Le manteau) a été adaptée du Manteau de l'écrivain russe Nicolas Gogol.