Après ses discussions officielles avec son homologue américaine, Hillary Clinton, ponctuées par une déclaration commune positive, le ministre des Affaires étrangères a poursuivi vendredi son opération de charme aux Etats-Unis, en intervenant lors d'une conférence-débat organisée à Washington par le think tank américain Center for Strategic and International Studies (CSIS), consacré à l'Algérie et aux transformations politiques en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Cette conférence, qui s'est déroulée en présence de membres de ce centre de réflexion, de représentants du département d'Etat, d'universitaires américains, de représentants d'organisations non gouvernementales et de la presse internationale, a permis à Medelci de faire une rétrospective politique et économique sur l'Algérie. Il a saisi l'occasion pour souligner que les nouvelles réformes engagées sont consacrées par six lois organiques, promulguées jeudi par le président de la République et dont il a donné un bref aperçu, et la prochaine révision de la Constitution prévue pour le 2e semestre 2012. Il a mis en exergue les trois objectifs fondamentaux tracés par l'Algérie à travers ces lois, que sont le renforcement du champ démocratique, l'amélioration de l'environnement économique pour stimuler l'investissement local et étranger et la diversification de l'économie. Interrogé par un professeur de l'université John-Hopkins sur une éventuelle victoire d'islamistes lors des prochaines élections législatives en Algérie, et ce, à l'instar d'autres pays de la région, Mourad Medelci a répondu que “l'islamisme est déjà une réalité en Algérie”, rappelant que les partis de cette obédience sont présents au Parlement depuis une vingtaine d'années ainsi qu'au gouvernement depuis plus d'une décennie. Il a ajouté ainsi que contrairement à l'Algérie où les partis islamiques font déjà partie de la vie politique depuis plusieurs années, a-t-il poursuivi, les organisations politiques islamiques qui sont sorties victorieuses des récentes élections parlementaires dans des pays de la région, étaient, dans un passé récent, “interdites et non reconnues dans ces mêmes pays et étaient privées de toute action politique”. À partir de là, il a conclu qu'en cas de victoire des partis islamiques dans les prochaines élections en Algérie, “cela ne constituera pas un événement”. À une question du directeur du programme du Moyen-Orient au CSIS, M. Jon Alterman, sur la contribution que pourrait apporter l'Algérie à la Libye pour y rétablir durablement la paix, M. Medelci a souligné qu'avec ce pays, l'Algérie ambitionne de construire le Maghreb où un nouveau système politique est en train de se mettre en place. Il a également estimé que si la coopération ne sera pas de nature financière étant donné que la Libye est un pays riche, “elle peut être très importante sur le plan politique”. Considérant que les évènements connus par ce pays sont un véritable “séisme” qui ne va pas être sans conséquence à l'avenir, M. Medelci a fait valoir que la réconciliation entre les Libyens était impérative et que l'Algérie, de par son expérience en la matière, pourrait apporter sa contribution si la partie libyenne le demandait. Quant aux perspectives des rapports entre l'Algérie et le Maroc, il a affirmé que les relations sont “quasi normalisées”, ajoutant que les deux pays veulent avoir “des relations normales et, pourquoi pas, privilégiées dans le futur”. M.T.