Le mode de répartition des droits de retransmission des matches de Ligue 1 professionnelle fait débat. Au moment où les grosses écuries de l'élite nationale plaident pour une répartition intelligente de ces droits, en fonction du classement des équipes en fin de saison, de leur popularité ainsi que de la fréquence de diffusion de leurs matches respectifs par l'Unique, les petits poucets, ceux qui estiment d'emblée qu'une telle distribution de la manne convenue avec l'ENTV, soit 21 milliards de centimes, ne leur réservera que des miettes, sont d'ores et déjà contre. Devant les arguments des uns et des autres, la Ligue professionnelle de football (LFP) plaide finalement la cause des “indignés” et décide donc de répartir le pactole équitablement. Chaque club de L1 percevra 1,2 milliard de centimes, annonce le président de la LFP. Mahfoud Kerbadj, qui avait dans un premier temps indiqué qu'une “réflexion sérieuse” sera entamée, juste après la signature de l'accord avec l'ENTV, pour le choix de la meilleure formule pour la répartition des droits TV, semble finalement sensible aux sirènes des solutions populistes, juste bonnes pour satisfaire la majorité de la base au détriment de l'intérêt suprême du football national. L'Algérie demeurera donc l'un des rares pays où la distribution des droits TV se fait pareillement. Les exemples que nous livrons dans ce dossier en page 12 sur les modes français, espagnol et anglais sont éloquents à ce titre. Mais là n'est pas la plus grande faille dans la démarche des instances du football en matière de droits TV. Il y a plus important, plus grave. C'est sans doute le fait qu'en 2012, la LFP continue de négocier elle-même ces droits de retransmission, alors qu'elle aurait pu aisément confier une telle opération juteuse à une boîte spécialisée composée de professionnels en la matière. Une boîte qui aurait pu être choisie à travers un appel d'offres national, à l'image de celui lancé par la FAF concernant les droits d'image et de publicité. C'est en fait une affaire de pros que la LFP aurait pu mettre entre les mains de spécialistes du marketing, au lieu de se lancer de la sorte, en profane, dans un volet qu'elle ne maîtrise pas du tout. Alors là pas du tout ! S. L.