“Histoire littéraire de Tlemcen” est le thème d'un colloque international qui a été organisé du 15 au 17 janvier au palais de la Culture de Tlemcen par le Centre national de recherches préhistoriques anthropologiques et historiques d'Alger (Cnrpah) dans le cadre de la manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011. Il s'agit du 11e colloque scientifique qui précède le 12e et dernier, prévu le 23 février sur l'émir Abdelkader et sa relation avec l'ancienne capitale du royaume zianide. Slimane Hachi, directeur du Cnrpah, a déclaré que ce colloque, auquel participent de nombreuses universités algériennes et des professeurs, chercheurs et conférenciers venus de dix pays (Maroc, Tunisie, Mauritanie, Jordanie, Libye, Arabie Saoudite, Espagne, Koweït, France et Grande Bretagne) “va contribuer à travers ce regard rétrospectif sur la littérature de la région et du pays, à élargir davantage la réflexion sur l'histoire prestigieuse des figures illustres et les moments forts qui ont marqué Tlemcen à travers les siècles”. Quatre axes ont été proposés aux débats et en atelier : la poésie (l'éloge du Prophète(QSSL), la pensée et le reproche, le pardon, la poésie de la jurisprudence, l'ascétisme), la prose (les manuscrits et les œuvres littéraires, la prose des autobiographies, la prose artistique, les débats et les joutes oratoires, la littérature du voyage), la langue, la rhétorique et la critique (la méthode sociale, la grammaire et les savants, la composition de la prose, les explications et les interprétations, les critiques rhétorique, artistique et de la langue) et la littérature populaire (la fierté et poésie gnomique, le désir ardent et l'élan, l'ascétisme). Parmi les arguments avancés pour souligner l'intérêt d'un tel colloque figure le fait que “au cours des siècles, la ville est restée un palais de culture et un champ fertile pour l'innovation en général et la littérature en particulier”, évoquant à ce titre des noms qui se sont inscrits dans l-'histoire littéraire de Tlemcen comme Ibn Khamis, les Marasekas, les Maquaris, les Okbanis, Cheikh Essanoussi, Sidi Boumédiène, Yahia et Abderrahmane Ibn Khaldoun, Al Masmoudi, Ibn Mériem. Il a également été rappelé que l'un des plus grands événements dans l'histoire littéraire tlemcénienne a été la fondation de l'école de la critique entre le 7e et le 9e siècle de l'hégire qui demeure un événement important pour le patrimoine algérien en général. Les chercheurs ont évoqué les grands hommes “qui ont bâti l'histoire littéraire de Tlemcen au cours du cinquième siècle de l'hégire et des siècles suivants.” Le colloque a également été une occasion de remettre en mémoire des oeuvres “malheureusement trop écartées des forums et même de recherches académiques qu'elles soient nationales ou plus largement arabes”. Autre aspect mis en évidence au cours de ce colloque, la littérature d'expression française à travers l'un de ses plus illustres représentants, Mohammed Dib qui a donné naissance à une nouvelle branche de la littérature nationale qui dit dans la langue de l'autre les réalités du pays et les aspirations de son peuple. Slimane Hachi a, par ailleurs, annoncé qu'une rencontre scientifique internationale consacrée à la vie et à l'œuvre de l'écrivain Mouloud Feraoun aura lieu à Alger, le 15 mars prochain. B. A