Sans ambages et avec son franc-parler coutumier, Hadj Khaled Belarbi, président du directoire installé à la tête du MCO sur instruction du wali d'Oran, dresse, dans cet entretien, un bilan récapitulatif de son “règne”. Il évoque avec sa juste vision des choses, son avenir “mouloudéen” ainsi que bien d'autres choses en relation directe avec le vieux club d'El-Hamri. Liberté : La première question qu'on a envie de vous poser M. Belarbi est : quelles appréciations faites-vous de votre bilan à la tête du Mouloudia d'Oran ? Khaled Belarbi : Je dirais tout d'abord que cette mission présentée comme impossible n'a été rendue possible que par la grâce de Dieu puis la volonté des hommes. Comme le dit si bien le dicton : “Avec la foi et la volonté, on peut déplacer des montagnes.” Tout le monde a constaté, lors de notre prise en main du MCO, que ce dernier était dans un état comateux. Avec la dernière victoire acquise face au CAB, je peux donc affirmer que l'équipe a repris des couleurs et se porte plutôt bien et mieux. Pour ce qui est de l'avenir proche du MCO, je souligne qu'à l'occasion du match face à Blida, qui sera mon dernier en tant que président du directoire, mon mandat expirera. Et comme je l'avais dit et redit, je me retirerai malgré l'insistance du ministère de la jeunesse et des sports et au risque de ne pas répondre favorablement aux vœux et souhaits des vrais supporters et proches du MCO. Je précise bien “vrais supporters et proches du club” et non ces pique-assiettes et mercenaires qui pullulent au sein de la bâtisse mouloudéenne. Lors de votre dernier point de presse, vous avez mis en exergue les énormes difficultés financières rencontrées au début de votre mission. La situation s'est-elle améliorée depuis ? Lorsque nous avons pris l'équipe en main et devant les dépenses que nous devions effectuer pour les différents déplacements et rencontres aussi bien au niveau national (championnat) qu'international (Coupe arabe), nous avions besoin d'argent. Malheureusement, les comptes du club étaient bloqués et les impôts réclamaient un milliard et demi. C'est dire l'alarmante santé financière du MCO. Fort heureusement, l'intervention de M. le wali, que je remercie vivement au passage, nous a permis d'avoir sous la main 500 millions de centimes. Mais à l'heure actuelle, les caisses sont de nouveau vides. On ne dispose même pas de l'argent nécessaire pour verser aux joueurs la prime de la victoire face au CAB. De quelle manière comptez-vous maintenant gérer cette nouvelle donne ? Moi, il ne me reste que quelques jours à honorer avant la fin de mon mandat, mais ne nous alarmons pas, on se débrouillera et on trouvera une solution à cet avatar. Je tiens, par ailleurs, à rendre hommage aux joueurs desquels je suis vraiment fier. C'était des incompris. Et comme le souligne si bien l'adage, “l'arme du dompteur c'est la douceur et non les coups de fouet”. Il fallait donc les comprendre et les stimuler en doublant, par exemple, les primes de matches. Comme vous le savez, l'AG se profile à l'horizon. Elimam et Djebbari sont suspendus pour trois ans, Abdelilah est également sous le coup d'une suspension (NDLR, deux années fermes), Cherif El-Ouazzani n'a pas encore affirmé s'il allait postuler à la présidence, Tasfaout ne s'est pas prononcé d'une manière claire… Très sincèrement, songez-vous à déposer votre candidature, d'autant plus que votre bilan est positif à plus d'un titre ? Il n'est pas question que je sois candidat, ni de faire partie d'un quelconque comité. Absolument pas ! Je suis un homme de parole et non un opportuniste qui tente de tout accaparer. Je me demande, d'ailleurs, pourquoi ces gens s'accrochent-ils à cette présidence ? Pour quelles raisons inavouées ? Personnellement, je pourrais bien participer à l'AG et même l'organiser en tant que président du directoire, avec le concours du DJS d'Oran, M. Benafla. Mais, non ! La raison est simple : je ne pourrais jamais accepter d'être le bouffon ou la marionnette de qui que ce soit. Ma fierté passe avant tout ! Concernant les candidats qui comptent se présenter, ils sont, à ce jour, Abdelilah, Tasfaout, Chérif El-Ouazzani, Bengaraâ, Bouachria et Kalaïdji. Pour tout vous dire, si la loi me l'avait permis, j'aurais organisé cette AG à ma façon en conviant tous les amoureux de ce club dans un grand stade pour un vote populaire, transparent et à mains levées. Les supposés candidats doivent être, toutefois, des gens intègres, propres, de bonne famille, honnêtes, sportifs, n'ayant aucun antécédent judiciaire et possédant surtout un CV en béton armé. Car, le MCO mérite ce qu'il y a de meilleur. Parmi tous les candidats que vous venez d'énumérer, lequel est, à votre avis, le mieux placé pour diriger le Mouloudia ? Je n'ai pas d'avis à donner. Seulement, je ne suis pas satisfait. Je vois que les même noms reviennent à chaque fois. C'est pour cela que je ne veux pas me mêler. Tout ce que je veux dire, c'est qu'il existe des hommes, des vrais, à Oran qui peuvent avoir le profil d'un candidat à la présidence du MCO. Si le MJS, qui vous a fait appel, ne cesse de vous solliciter comme vous l'avez dit, pourquoi vous continuez à décliner l'offre ? Vous savez, lorsqu'on tombe dans un lac infesté de requins, il ne reste que les os ! Aujourd'hui, que ce soit en politique ou en sport, il faut porter un masque, ce qui veut dire qu'il faut être impudique, porteur de valises, etc. Moi, je n'accepterai jamais cela ! Les gens qui aiment ce club ne sont pas ceux qui veulent devenir à tout prix président afin de pouvoir non pas le servir, mais se servir à leur aise. Pour gérer, donc, ce club, il faut être fou ou bien mercenaire. Et moi, je ne suis ni l'un ni l'autre. Dieux merci, le MCO a relevé la tête, sportivement parlant, et semble être sur la bonne voie. Justement, comment entrevoyez-vous l'avenir proche de ce club ? Il faudra un homme qui allie la tête et les muscles, une sorte de main de fer dans un gant de velours. Quelqu'un qui nettoie autour de lui et qui soit épaulé par des gens honnêtes pour mener le club à bon port. Fréha Mohamed, président du comité des sages, s'attelle actuellement, en collaboration avec d'autres gens crédibles, à préparer la liste des membres de l'AG qui comportera, cette fois-ci, des notables et des industriels, entre autres. une chose est sûre, ce sera une grande assemblée qui, j'espère, fera élire l'homme adéquat en poste de président. Si jamais le futur président fait appel à vous pour l'épauler et/ou faire partie de son comité directeur, accepteriez-vous de revenir, une nouvelle fois, aux affaires du club ? (Il réfléchi un bon moment), c'est à réfléchir… A. K.
