Les chutes de neige qui ont atteint plus de 1,5 mètre dans certaines wilayas de l'est du pays et le verglas dû à la baisse de la température (-9°) ont entraîné le blocage d'une grande partie du réseau routier, dont les axes principaux qui connaissent, d'habitude, un grand trafic. Les habitants de plusieurs localités sont restés isolés. À Sétif, plusieurs appels de secours ont été lancés par les présidents d'APC à travers les ondes de la radio de Sétif. “Nous sommes isolés et les moyens disponibles au niveau des APC ne suffisent pas pour venir en aide à la population”, ont lancé plusieurs maires du nord de la wilaya qui ont souligné les pénuries enregistrées. L'approvisionnement en lait, pain et gaz butane ne s'est pas fait régulièrement à cause de l'impraticabilité des routes et beaucoup de citoyens, notamment au niveau des villages et douars, sont livrés à eux-mêmes. “L'accumulation des chutes de neige ainsi que le verglas ont rendu notre mission difficile. Nous appelons nos concitoyens à être solidaires, calmes et sereins pour dépasser cette épreuve très difficile”, dira le président de l'APC d'Aïn Legradj. Le président de l'APC d'Aït Naoual Mezada a, quant à lui, qualifié la situation de catastrophique. L'inexistence de moyens matériels, à savoir niveleuses, chasse-neige et autres engins qui servent à ouvrir les routes bloquées a rendu la mission des élus locaux très difficile, voire impossible dans plusieurs régions au point où beaucoup de citoyens s'interrogent sur l'efficacité du plan Orsec et son importance au moment où des centaines, voire des milliers de citoyens sont restés sans aucune aide. Les éléments de la Protection civile, qui ont, dans la nuit d'avant-hier, enregistré plusieurs interventions, ont déploré la mort par asphyxie de deux femmes âgées respectivement de 32 et 42 ans et ont sauvé un jeune homme de 24 ans au niveau de la localité d'Aïn Touila, dans la commune d'Aïn El-Kébira, au nord de la wilaya. À Bordj Bou-Arréridj, pas moins de 23 routes sont coupées à la circulation en raison des intempéries que connaît la région depuis samedi dernier. Il s'agit des routes habituellement touchées, à savoir la RN76 entre Zemoura et Guenzet, la RN106 au niveau de Theniet Nasr, la RN103 entre Khelil et Bir-Kasdali, le CW42 au sud de Ghaïlassa et Tagueliaït, le CW43 entre Thenit Nacer et Djaâfra, le CW44 qui relie Djaâfra à Ouled Dahmane, le CW42 S entre Ghaïlassa et Tagueliaït, et le CW41 entre Bendaoud et Mesdour. Hier, en plus de ces axes, le tronçon de l'autoroute Est-Ouest a été bloqué dans la matinée au niveau de Zenouna, commune d'El-Achir. La RN5 est, elle aussi, bloquée entre El-Achir et Mansoura, plus précisément au niveau du village d'Aïn Defla. En vue d'assurer une meilleure sécurité sur le réseau enneigé, les responsables locaux exhortent les usagers de la route à la vigilance, à la prudence et à l'observation des consignes de sécurité. À Batna, plusieurs routes nationales et chemins de wilaya sont fermés à la circulation depuis deux jours. À Khenchela, la circulation automobile était sérieusement perturbée sur plusieurs axes routiers au nord, à l'est et au sud de la wilaya. À Constantine enfin, la neige a atteint les 12 cm, ce qui a nécessité l'intervention de la direction des travaux publics sur plusieurs axes routiers bloqués durant ces deux derniers jours. D'importants moyens ont été déployés, à savoir 4 chasse-neige, 6 chargeurs, 60 tonnes de sel, 10 camions et 150 agents mobilisés. Au centre-ville, trois familles ont été évacuées par les éléments de la Protection civile, hier matin, après avoir passé toute la nuit de vendredi à samedi dans la rue. Par ailleurs, les habitants du quartier Sidi Mabrouk sont restés pendant plus de 24 heures dans l'obscurité, après la tempête de neige qui s'est abattue sur la ville. De grands arbres millénaires qui n'ont pas résisté au poids de la poudreuse ont cédé avant de s'écrouler, carrément, sur les câbles électriques, provoquant des courts-circuits qui ont plongé le quartier dans le noir. Les tentatives des habitants pour joindre les services de la Société de distribution de l'électricité et du gaz de l'Est sont restées vaines. Du coup, les nombreux foyers se sont retrouvés sans eau faute de surpresseur et sans climatisation, avec des enfants, des personnes âgées et des malades chroniques à leur charge. correspondants