Choc de calendrier : en plein débat sur la réindustrialisation en France, Renault inaugure jeudi au Maroc sa nouvelle usine de Tanger, qui sera sa deuxième tête de pont pour développer sa gamme de véhicules “low cost” aux portes de l'Europe. Le P-DG du constructeur automobile français, Carlos Ghosn, et le roi du Maroc, Mohammed VI, sont attendus pour l'occasion. Pour le gouvernement marocain, le site doit permettre de développer une industrie automobile pour l'instant quasi inexistante dans le royaume (hormis l'usine de Somaca à Casablanca) et d'y attirer des sous-traitants pourvoyeurs d'emplois. Rabat a déroulé le tapis rouge au groupe français, exonéré d'impôt sur les sociétés pendant cinq ans et de taxes d'exportation. L'Etat marocain a aussi mis à disposition les infrastructures (autoroute et rail) et financé un centre de formation pour le personnel. Pour Renault, l'usine est aussi d'un enjeu primordial. C'est sa première inauguration depuis celle de Curitiba, en 1998 au Brésil. Tanger, où le groupe a investi environ 1 milliard d'euros, est destiné à devenir un pôle central dans son développement. Le terrain de 300 hectares se situe à 30 kilomètres du nouveau port de Tanger-Med et à quelques encablures des côtes espagnoles. Dans un premier temps, entre 150 000 et 170 000 véhicules seront produits chaque année sur une ligne de montage, avec trois équipes se relayant.