D'aucuns avouent que l'une des contraintes qui freinent le développement des exportations hors hydrocarbures reste ce manque flagrant de valorisation des produits locaux. Force est de constater que les différentes stratégies conçues pour cette action n'ont pas apporté les résultats escomptés. En dépit d'une volonté politique certaine, les démarches entreprises dans ce sens, depuis huit ans, se sont malheureusement avérées vaines. À vrai dire, toutes les conditions à même de garantir une valorisation ne sont pas réunies. L'on peut citer l'absence de quelques paramètres indispensables tels qu'une organisation du marché, en général, et de gros, en particulier, une restructuration de la profession autour du produit et des mécanismes de certification... Les initiatives prises à ce propos, par l'Agence pour la promotion des exportations (Algex) n'ont pas abouti du fait que, explique-t-on, cet organisme se trouve en “bout de chaîne”. Or, en amont, rien n'a été fait dans le cadre de la promotion des produits du terroir. À cet amer constat, il y a lieu d'ajouter la dilapidation de la richesse nationale à travers les exportations illégales transfrontalières à l'est et à l'ouest du pays et par le biais de ressortissants étrangers. La contrebande maintient son diktat en portant ainsi un coup sévère à la production nationale. “En l'absence de données fiables sur le bénéfice qu'en tirent nos voisins et le manque à gagner que subit notre économie, il serait difficile de dresser un bilan exploitable”, est-il relevé au cours d'une réunion tenue il y a quelques jours à Alger, pour lancer une réflexion autour de cette lancinante question. Pour les participants à cette rencontre, la solution efficace qui réduirait un tant soit peu ce commerce illicite à travers les frontières résiderait dans la valorisation de ces produits à l'intérieur du pays. Devant pareille situation, des experts en agronomie et autres spécialités s'affairent pour l'élaboration d'une feuille de route et la mise en place d'une agence de valorisation des produits agricoles (Avpa). Cette structure, qui regroupera en son sein des éléments de la société civile, va travailler en étroite collaboration avec les autres organismes publics. “Nous avons abordé comment l'Avpa Algérie pourrait coordonner, rassembler et concevoir des projets potentiels à mettre entre les mains des décideurs, à l'image des grandes opérations-pilotes. Cependant, il y a eu prise de conscience qu'une telle démarche nécessiterait des outils le listing précis des zones spécifiques, de tous les produits en mesure d'être valorisés à l'international et des opérateurs potentiels dont l'élite économique à impliquer, les mécanismes de financement…”, explique le Dr Amine Bensemmane, un des initiateurs de cette opération. Cela étant, une trentaine de produits est d'ores et déjà inscrite sur une liste non exhaustive. Ils sont produits dans diverses régions du pays. L'action de l'Avpa, faut-il le préciser, consiste en la mise en place des mécanismes de fonctionnement et d'encadrement de toute démarche de valorisation à la faveur des produits, sans exception. “La priorité résiderait dans la diversification de l'économie, sachant que tous les produits représentent un intérêt économique à exploiter. L'action première consiste, donc, pour l'Avpa à s'équiper des outils techniques, juridiques et logistiques, à travers un ensemble d'organismes, d'organisations et d'institutions”, ajoute le Dr Bensemmane. Un rendez-vous, dont la date n'est pas encore fixée, est prévu dans moins d'un mois. Ce délai va permettre d'élaborer des propositions concrètes pour asseoir les outils et mécanismes d'encadrement de l'Avpa. B K