À Alger, on laisse entendre que cette visite devrait booster le développement de la coopération bilatérale dans plusieurs domaines. Le président provisoire de la Tunisie est arrivé hier à Alger au terme de sa tournée maghrébine, avec comme intention affichée de relancer l'Union du Maghreb arabe. Mais, dans le fond, ce sont surtout les régions ouest frontalières de l'Algérie que Moncef El-Marzouki voudrait voir se développer grâce à l'aide de l'Algérie. Les autorités algériennes ont réservé l'accueil qu'il se doit à un chef d'Etat qui les aura fortement irritées ces derniers temps, par ses déclarations, que ce soit en ce qui concerne l'UMA, les relations algéro-marocaines, la question du Sahara occidental, ou encore le Printemps arabe. Officiellement, cette visite de deux jours “entre dans le cadre du renforcement du dialogue et de la concertation entre les deux pays”, selon un communiqué de la présidence de la République. Elle permettra de “raffermir les relations de fraternité, de bon voisinage et de coopération et d'examiner les moyens de les renforcer dans les différents domaines conformément aux aspirations des deux peuples frères”, a précisé la présidence de la République. À Alger, on laisse entendre que cette visite devrait booster le développement de la coopération bilatérale dans plusieurs domaines, notamment l'énergie, l'industrie, le commerce, les PME, l'enseignement supérieur, la formation, le tourisme et la culture. Mais rien de concret ne devrait être conclu à l'issue de cette visite. Il faudrait, peut-être, attendre la tenue de la haute commission mixte, prévue au 2e semestre de cette année, pour avoir une idée plus précise. Evidemment, la visite sera également “une opportunité de concertation sur le processus de construction de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et les différentes questions régionales et internationales d'intérêt commun”, selon une source diplomatique citée par l'APS. Pour rappel, le président tunisien avait affirmé son intention de rassembler les dirigeants du Maghreb pour un sommet à Tunis. De Nouakchott, il avait même laissé entendre que tous les dirigeants maghrébins étaient d'accord et avait laissé entendre que la balle était, désormais, dans le camp algérien. De son côté, le président tunisien a affirmé, à la veille de sa visite en Algérie, que les attentes de la Tunisie vis-à-vis de l'Algérie sont “très importantes” et qu'il se déplacera en Algérie avec quelques idées de développement conjoint. “Il y a des attentes plus locales. Vous savez, nous passons par une très grave crise économique et sociale. Les poches de pauvreté se trouvent essentiellement dans les régions de nos frontières ouest et sud”, a expliqué M. El-Marzouki, dans un entretien accordé à l'APS. Pour son premier jour de visite officielle, le président El-Marzouki a eu des entretiens en tête-à-tête avec le président Bouteflika, avant d'élargir ses discussions aux délégations des deux pays. Rien n'a filtré sur la teneur de ces entretiens. On en saura un peu plus aujourd'hui à l'occasion de la conférence de presse que devrait tenir l'hôte de l'Algérie. En attendant, le président El-Marzouki aura goûté au folklore local en assistant à un festival organisé par un quotidien arabophone en son honneur. A B