Comme s'il était écrit quelque part que ce grand club nommé MCA devait payer de son prestige et de sa renommée la riche histoire qui est la sienne ! Car, alors que dans le registre sportif, le bilan de l'actuelle saison est loin de valoir un quelconque satisfecit à l'imposante assise populaire du Doyen des clubs algérois, c'est surtout dans son imbroglio administratif que le MCA peine et fait de la peine. D'un côté, une Société sportive par actions menacée d'une banqueroute aussi imminente que quasi certaine puisque déjà endettée à hauteur de vingt milliards de centimes, à sa tête un président-directeur général nommé Abdelkader Bouhraoua privé des principales prérogatives que lui confère son poste mais gérée d'une peu orthodoxe manière par un coordinateur qui détient les pleins pouvoirs en la personne de l'omniprésent Omar Ghrib. D'un autre côté, un Club Sportif Amateur bicéphale avec deux présidents qui s'apprêtent à tenir deux sessions différentes de la même assemblée générale. Les antagonistes, Abdelhamid Zedek et Sadek Amrous, se livrent d'ailleurs une féroce guerre de coulisses où l'on s'y déchire à belles dents. À coup de dénigrements, de déclarations tapageuses et d'annonces et promesses surprenantes, les deux belligérants revendiquent, chacun de son côté mais d'une même manière, le fauteuil de président “légal” du MCA, version CSA. L'autre point commun qui unit les deux hommes en dépit de leurs différences est qu'aucun d'eux n'a pu tenir tête, encore moins évincer Omar Ghrib de son poste de réel patron du Mouloudia d'Alger, en dépit de toutes leurs tentatives, se contentant finalement de se livrer bataille pour le symbolique poste de premier responsable du CSA qui ne confère à son propriétaire aucun pouvoir véritable ou une quelconque influence que ce soit. Et pourtant, ils se font incompréhensiblement la guerre, poussant le ridicule jusqu'à convoquer les membres de l'assemblée générale du CSA à deux dates différentes pour, visiblement, la même finalité. Alors que Sadek Amrous, annonce qu'une “assemblée générale extraordinaire sera tenue lundi 13 février au siège du club (ndlr, la villa de Chéraga) avec comme ordre du jour la désignation des membres qui auront la charge de gérer les affaires du club, jusqu'à la fin du cycle olympique prévu fin juin 2012”, avec comme argument le fait que “cette AG extraordinaire s'impose vu la situation de déliquescence avérée qui prévaut au sein du club et qui se caractérise par un quasi-blocage du fonctionnement des structures du CSA/MCA”, Abdelhamid Zedek a, pour sa part, riposté en avertissant qu'en sa qualité de “président légal du CSA/MCA, une plainte sera déposée à la justice pour utilisation illégale de document officiel du MCA”, d'autant plus qu'il certifie “avoir l'accord des autorités pour organiser l'assemblée générale pour le 18 février”. “Zedek est démissionnaire depuis le 15 mars 2009 du bureau exécutif du MCA. Et son retrait du conseil d'administration a été accepté et approuvé par tous” ne cessait, en ce sens, de contester Sadek Amrous pour lequel “la DRAG ne peut en aucun cas lui délivrer un agrément pour la présidence du CSA, alors qu'il a été exclu définitivement pour des actes de déstabilisation du club le 13 juillet 2009 et que, mieux encore, tout le monde sait que je suis le président élu”. La riposte du clan Zedek est promptement venue du secrétaire général Mehdi Aïzel, pour lequel “Sadek Amrous est de mauvaise foi puisqu'il tente de manipuler des données visant à induire délibérément en erreur l'opinion publique du Mouloudia”. “Abdelhamid Zedek a démissionné du bureau exécutif du CSA-MCA le 14 mars 2009 mais il a été réintégré au sein de ce même comité directeur sur la base d'une décision du bureau exécutif datée du 5 avril 2009. La direction de la réglementation des affaires générales (DRAG) a statué en faveur de Zedek en tant que président légitime du MCA. Nous avons du reste l'autorisation pour organiser notre AG en février. Il est clair donc que la DRAG ne va pas s'aventurer à nous accorder son quitus si nous n'étions pas parfaitement dans notre droit”, argumentera-t-il, comme pour se prévaloir de cette légitimité derrière laquelle courent les deux parties qui se font inlassablement la guerre. Un affrontement frontal qui n'honore en rien ses principaux acteurs et qui, surtout, n'aide en rien en sérénité et en stabilité les Vert et Rouge. Surtout si on ajoute à cet interminable feuilleton de leadership l'énorme trou financier de pas moins de quarante-huit milliards de centimes (ndlr, 20 pour la SPA pourtant nouvellement créée, 28 pour le CSA) qui hypothèque sérieusement tout projet sportif ou commercial à moyen et à long termes. De quoi confirmer que, comme si cela était écrit quelque part, ce club devait décidément payer de son prestige et de sa renommée la riche histoire qui est la sienne… par la faute de dénommés dirigeants à l'effarante boulimie en matière de reconnaissance et à un tout aussi inquiétant appétit pour tout ce qui se rapporte au koursi ! R. B.