La sortie publique du dirigeant du RND, Seddik Chihab qui, la semaine dernière, a soutenu que l'agrément du RCD était une erreur, n'a pas été sans conséquence. dans un communiqué au vitriol rendu public hier, le parti de Saïd Sadi a taillé en pièces le vice-président de l'Assemblée nationale populaire. “La xénophobie chevillée au corps, M. Chihab explique sentencieusement que la légitimité d'une revendication portant sur une identité nationale intégrant tous les paramètres fondateurs de notre histoire dépend, non du contenu de la proposition, mais de celui qui la formule. En la matière, le RCD ne dit rien de plus que beaucoup d'autres partis dont le sien ; la seule différence est que, sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres, le RCD a parlé avant tout le monde et a payé pour que les préoccupations de nos concitoyens soient intégrées dans le débat public”, soutient le RCD, qui ne s'est pas empêché de rappeler à M. Chihab son éviction de l'UGTA sur demande de Abdelhak Benhamouda. “Auparavant, il avait grenouillé dans le syndicalisme d'où feu Benhamouda avait exigé et obtenu son élimination. Ses abus étaient si scabreux que même l'intervention de la Sécurité militaire n'a pas suffi à calmer le défunt responsable de l'UGTA”, écrit le RCD. Aux yeux du RCD, ce ne sont pas “les frasques de M. Chihab” ou encore “les innombrables détournements opérés au ministère de la santé et dans celui des travaux publics par son futur acolyte” qui sont les vrais problèmes du pays, mais plutôt le fait qu'“une police politique qui dispose à sa guise de la nation encourage, couvre avant de les recruter des imposteurs et des escrocs pour les infiltrer au plus haut niveau du service public”. Et au parti de Saïd Sadi de dénoncer : “C'est dans ce qu'elles sont des manifestations d'une culture maffieuse institutionnelle que ces insolences et ces vulgarités sont dangereuses. Apparaissant publiquement dans toute leur étendue et leur nuisance, elles prennent en otage l'Etat au vu et au su du citoyen. Une partie des raisons qui alimentent les révoltes dans nos villes et villages vient de ces outrageantes promotions.” “Grisée par le sentiment de l'abus et de l'impunité, la bande de M. Chihab se révèle aussi dans l'indignité et l'arrogance. Un peu comme ces enfants de pieds-noirs qui se croyaient protégés par un ordre éternel, les garnements du RND et assimilés sont poussés à multiplier leurs turpitudes et même les revendiquer en tant que sales besognes nécessaires dès lors qu'elles leur sont demandées par un pouvoir qu'ils assimilent à la nation”, ajoute-t-il. En outre, le RCD s'est élevé contre le dérapage de Chihab à l'égard de la Turquie. “Non content de barboter dans les approximations conceptuelles et factuelles, M. Chihab se hasarde sur le terrain de la politique étrangère, provoquant, du même coup, un incident diplomatique avec un pays qu'il accuse de financement illégal de partis algériens insolubles dans la démocratie”, relève le RCD. Et de s'interroger : “En quoi l'AKP qui, soit dit en passant, est arrivé au pouvoir par des élections régulières, est-il plus dangereux que la bande qui emploie notre ex-syndicaliste frelaté et qui squatte, toute honte bue, la scène politique algérienne depuis une quinzaine d'années à coups de fraudes électorales et de confiscation de deniers publics ?” “Après tout, c'est le responsable direct de M. Chihab, premier ministre professionnel, qui vient d'interdire les débits de boissons alcoolisées non par conviction, ce qui eut été malgré tout plus compréhensible, mais pour se sacrifier à la démagogie ambiante. On ne croit pas savoir que M. Erdogan se soit laissé aller à de telles petitesses”, écrit encore le RCD, qui estime urgent de stériliser les “cloaques où prolifèrent des Chihab dont l'existence a quand même le mérite de souligner la gravité de la régression nationale”. A. C.