Une journée de commémoration a été organisée, hier, au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition du martyr Abdelhak Benhamouda. Un hommage digne de son nom lui a été rendu par l'allocution présentée à l'ensemble des invités par M. Ali Merabet, secrétaire national chargé de la Fonction publique. Plusieurs personnalités officielles de l'Etat se sont déplacées au siège de la Centrale syndicale, où a été déposée une gerbe de fleur sur la stèle de feu Abdelhak Benhamouda qui a été inaugurée le 24 février 2005, à l'occasion du double anniversaire de la création de l'UGTA et de la nationalisation des hydrocarbures. Parmi les présents il y avait M. Abdelaziz Bekhadem, chef du gouvernement, M. Amar Saïdani, président de l'APN, M. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND et enfin le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh. Qualifiant cette journée d'"historique" dans le vie de l'UGTA, M. Merabet a indiqué que feu Benhamouda était issue d'une "famille révolutionnaire", rappelant que le père du défunt, imam de son état et commerçant "connu pour son intégrité", était un des fondateurs de plusieurs associations de bienfaisance. "Enfant, Abdelhak Benhamouda connaissait les moudjahidine de sa région du fait que son défunt frère Mohamed, assassiné par les terroristes en 1992, était moudjahid", a souligné M. Merabet, ajoutant que l'ancien secrétaire général de l'UGTA avait intégré les rangs de l'Union en 1972 et après un parcours de militant, notamment au sein de la Mutuelle de l'éducation et de la culture, il a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l'UGTA. A cette occasion, M. Abdelmadjid Sidi-Saïd, secrétaire général de l'UGTA, a déclaré que le regretté Abdelhak Benhamouda était un "valeureux syndicaliste" dont le combat principal était de défendre les intérêts des travailleurs. Sa lutte ainsi que celle de plusieurs syndicalistes martyrs ont contribué dans la stabilité et la paix dans laquelle les Algériens vivent aujourd'hui. Le secrétaire général du du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia a, pour sa part, indiqué à la presse que "c'est un moment de profonde émotion et de souvenir douloureux d'un frère qui a contribué à ce que nous reste la République algérienne démocratique et populaire", ajoutant que "c'est l'occasion de nous rappeler tous les martyrs du devoir national et tout ce que nous avons du payer pour que cette patrie nous reste". En 1997, à 13 h 30. Abdelhak Benhamouda sortait de la Maison du peuple, le siège de l'UGTA. Au moment où il s'apprêtait à monter dans son véhicule, il a été assassiné de plusieurs balles. Rappelons que Abdelhak Benhamouda avait déjà été victime d'une tentative d'assassinat en 1993 au moment où il quittait son domicile, cité Garidi, à Kouba, dans la banlieue d'Alger. Blessé par des éclats de verre du pare-brise au visage, il s'en était sorti grâce à son chauffeur qui avait démarré au moment où les tueurs s'apprêtaient à ouvrir le feu. Une année plus tard, son frère et son oncle étaient assassinés à Constantine dans l'est algérien, ville dont il est originaire. Par ailleurs, cet enseignant, natif de la ville des ponts (Constantine) a su gravir grâce à sa volonté les échelons de la fédération de l'éducation pour tenir en 1990 la barre de la centrale syndicale. Il saura honorer le combat des premiers syndicalistes algériens. Benhamouda créa, en décembre 1991, en compagnie de quelques amis décidés, le Comité national de sauvegarde de l'Algérie (CNSA), qui fera tôt de réclamer l'interruption du processus électoral en 1992. Benhamouda était, par ailleurs, virulent et intransigeant quant aux revendications des travailleurs, en témoignent ses amis. Son bagout à la Jaurès fera de lui l'un des dirigeants aimés et appréciés par la base. Avant son assassinat, Benhamouda aurait voulu créer un parti politique.