Une découverte musicale. Une fusion des genres, mélangeant le traditionnel et le moderne. Des sonorités venues d'ailleurs, mettant en avant un instrument ancestral : le shamisen. L'ambassade du Japon à Alger, en partenariat avec la Radio algérienne, a organisé mercredi, à partir de 19h, un concert de musique avec le virtuose du shamisen (un isntrument inventé à Okinawa au milieu de l'époque Edo entre le XVIIe et XIXe siècle), Keisho Ohno. L'auditorium Aïssa-Messaoudi se remplissait petit à petit. Une bonne assistance malgré la pluie qui ne cessait de tomber. Des connaisseurs, des curieux, le public était impatient de découvrir la grande histoire musicale d'un instrument dans le temps mystique, devenu aujourd'hui mythique. Entrant dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire des relations algéro-japonaise, cette manifestation se voulait une fenêtre ouverte sur la culture de l'empire du Soleil Levant. Muni de son shamisen, un instrument japonais ancestral à trois cordes, qui ressemble étrangement au gumbri, Keisho Ohno, vêtu d'un kimono, laisse abattre le médiator à l'extrémité pointue sur les cordes faites de soie, produisant une certaine sonorité, rappelant le Japon d'antan. Originaire de Niigata, ville portuaire au nord de l'île de Honshu, ce jeune virtuose, devient, à l'âge de 8 ans, l'un des élèves de Chikuei Takahashi, disciple de Chikuzan Takahashi, maître fondateur du tsugaru shamisen. En mars 2006, il se produit sur la scène de l'un des trois plus grands festivals de la planète, à savoir South by Southwest. Depuis février 2009, il fait sa tournée annuelle en Europe qui connaît un franc succès. Après les deux pièces musicales exécutées dans la pure tradition japonaise – surtout de la région Tsugaru, réputée pour ses rudes hivers –, avec des sons à répétition, Keisho Ohno change de registre et livre à l'assitance qui n'a eu de cesse de l'applaudir, son péché mignon : la fusion des genres. Car cet artiste se consacre à la création de sons mêlant le traditionnel au moderne. Un mixe réussi à voir les présents dont le corps se mouvait selon le rythme, et dans les mains battaient la cadence. Une musique électronique pour support, l'artiste se laisse aller, donnant libre cours à son génie. Maniant à merveille son instrument dont les cordes se dilatent ou se contractent en fonction de la température. Et comme la température était au beau fixe, le son n'était que plus pur, plus intense, plus langoureux. Les compositions musicales se succédaient et l'artiste exprimait de plus en plus son talent, sa maîtrise. Des sonorités venues d'ailleurs, qui ont détendu l'atmosphère, conférant une ambiance festive, celle des grandes “partys”. En troisième et dernière partie, Keisho Ohno invite un groupe algérois versé dans la musique jazz : Madar. Un beatle musical réussi, surtout que les artistes n'ont eu qu'une heure ou un peu plus pour accorder ensemble leurs instruments et se mettre d'accord sur la pièce à interpréter ensemble. Une belle fusion mélangeant des rythmes afro-gnaoui avec un air de jazz que les sons du shamisen ont porté haut. Un concert de musique durant lequel le public a découvert des sons venus d'ailleurs, qui ont raconté des choses appartenant à un autre temps. A I