Le son guerrier des tambours mêlé à l'élégance de la gestuelle et voilà le Japon de toujours qui offre au public algérois, dans la soirée de mardi passé, une page de son histoire. Ils étaient tantôt trois, tantôt cinq, sur la scène de la salle de spectacle du palais de la culture, à taper sur le taiko, terme générique qui sert à désigner les différentes sortes de tambours introduits au Japon au VIIe siècle. C'est donc à cette époque que le groupe Koma, par les sonorités martiales de différents types de taiko, parfois accompagnés de flûte nipponne, appelée siboé et qui servait autrefois à cacher le sabre à l'époque des samouraïs certainement, ou surtout d'un énorme coquillage dont le son produit, en soufflant, annonçait le début d'une bataille. À cette austérité venait se greffer, quelquefois, les notes de la douce shamisen, sorte de luth à trois cordes, instrument d'accompagnement des chants populaires japonais, et qui était également l'instrument de prédilection des geisha. Mais, l'instant d'un concert, il n'était, évidemment, pas question de la témérité samouraï mais simplement de musique et convivialité du pays du Soleil levant et du Fuji Yama, volcan à nul autre pareil. Et pour bien le souligner, les musiciens ont d'ailleurs invité ceux qui l'ont souhaité parmi le public à les rejoindre sur scène et s'initier non seulement au maniement des bachi, baguettes des tambours, et surtout à la difficile prononciation des noms des instruments. Mais comme une note de musique reste une note de musique quel que soit son pays d'origine et son millésime, les batteurs algériens improvisés ont vite fait de prendre la mesure et donner la réplique avec presque pas de fausses notes. Dans une salle pleine à craquer, le public a, à l'évidence, apprécié cette mixture de son où la sévérité des tambours était mêlée en bonne intelligence à la douceur des cordes et la tristesse de la flûte. Le spectacle de mardi était un moment de plaisir. Samir Benmalek