Trois soirées musicales successives. De la fusion, des sonorités différentes. Un rapprochement à travers l'art… C'est avec un spectacle de flamenco du groupe Calle Cerzo, que l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel a clôturé, jeudi, le premier volet de son cycle musical pour l'année 2012 “des Racines et des airs”. La salle Ibn Zeydoun affichait complet pour cette ultime représentation, et ce, avant même que le concert ne débute, à 19h. Le démarrage du spectacle, tout en douceur et en lenteur, se voulait une mise en bouche d'une soirée prometteuse. Prometteuse en sonorités, en rythmes et en beauté. Ce sont les voix rocailleuses de Campos et Juan Mulué qui donnèrent le la, sur un fond de guitare acoustique. Des voix puissantes qui n'avaient pas besoin de micros pour être entendues. D'autres instruments de musique, à cordes et à vent vinrent s'ajouter pour conférer à la soirée plus d'intensité. C'est un spectacle enivrant, enflammé alliant la pureté du flamenco, la sensualité du jazz et la douceur du classique. Cette “fusion” a été rehaussée par les tableaux de danse que trois danseurs (deux femmes et un homme) ont exécutés avec une grâce mêlant le traditionnel au moderne. Cette touche de “modernisme” était très visible dans la gestuelle lascive chez Carlo Louis. D'abord en solo, puis en duo, et enfin en trio, les danseurs n'ont fait que confirmer la beauté du flamenco. Autour de Javier Cerezo, au jeu de guitare exceptionnel, les chanteurs, les musiciens et les danseurs ont créé une atmosphère magique, invitant le public à revisiter un art populaire en Espagne, qui a n'a pas pris une ride car s'ouvrant sur les autres courants musicaux et artistiques. Par ailleurs, mercredi dernier, dans la même salle, à la même heure, le public algérois a, encore une fois apprécié l'artiste français Louis Winsberg qui a présenté son projet musical Marseille Marseille. Avec ses musiciens, il a offert un spectacle riche en sonorités et en fusion de styles. Pour sa prestation algéroise, il était accompagné de la chanteuse algérienne, établie dans l'Hexagone, Mona Boutchebak, qui avec sa voix mélodieuse, cristalline, et belle, a charmé l'assistance. Le projet musical que dirige le virtuose du jazz, se veut “l'incarnation de la mixité sociale marseillaise”. C'est ainsi que la soirée a commencé avec quelques pas de danse remarquablement exécutés par Sabrina Romero et Antonio el-Titi. Louis Winsberg les accompagnait à la guitare, et Mona avec sa voix puissante. Cette dernière, grattant le luth, avait ensuite entamé un mdih (chant religieux) pour enchaîner avec un autre morceau du patrimoine andalou, avec une orchestration signée Jean-luc Di Fraya (batterie) et Lilian Belaccini à la contrebasse. Tout au long de la soirée, les musiciens flirtaient avec le jazz, le flamenco, le slam, la musique arabo-andalouse et électronique. Cette fusion se distinguait par la danse de Sabrina Romero et la voix de Mona qui à la fin du concert donna libre cours à sa voix. En l'espace de trois soirées, Alger fut la “terre d'accueil” de différents artistes venus d'horizons divers. Avec la musique, ils ont balayé, à coups de notes et de fusion, les frontières. Ils ont montré que les cultures peuvent se rassembler là où les politiques divergent. A I