Des centaines de visiteurs ont fait le déplacement, ce jeudi, au nouveau département d'informatique de l'université Mentouri de Constantine, situé au cœur de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, futur pôle universitaire, pour assister aux Dzwebdays. Trois jours de rencontres, de conférences et d'ateliers autour des technologies du Web. Après Alger et Tlemcen, les Dzwebdays, connaissent un succès grandissant auprès des étudiants et jeunes entrepreneurs algériens qui investissent le monde entier à partir de leur ordinateurs personnels. Du 1er au 3 mars, il y a deux jours de week-end, ce qui n'a pourtant pas découragé les visiteurs et participants des Dzwebdays à animer l'espace jusqu'au dernier jour. Nadir Delimi, 22 ans, étudiant en master 1 informatique à Constantine, est l'un des initiateurs de ces journées. Encore étudiant, il a lancé sa propre start-up, spécialisée dans le développement web, le consulting et le marketing, les principaux secteurs qu'investissent les informaticiens algériens pour travailler en offshore avec des entreprises étrangères. Ces dernières optimisent leurs frais en les embauchant à distance à moindre coût. “Le déclencheur fut la Semaine du web, organisée à Alger en avril 2011 dans le cyberparc de Sidi Abdellah, où j'ai eu l'idée de proposer la même chose à Constantine”, raconte Nadir. “Je me suis donc rapproché des organisateurs, Farid Arab et Mehdi Omar Ouayach, respectivement responsables de la boîte Pureplayer et Connext. L'événement contient des modules sous licences américaine et européenne, startup weekend et les Seocampday ainsi que le Joomla day ; d'autres modules sont exclusivement algériens tels les e-commerce day et le Wordpress day, ajouta-il. Les Startup Weekend sont des ateliers de création d'entreprises en 54 heures chronos. Pour Seocamp, il s'agit d'ateliers pratiques et conférences autour du référencement et du financement de sites web ; pour cette partie, les Dzwebdays ont invité le directeur tracking (pister le client sur Internet) du site Skyrock (plus 2 millions de pages consultées par jour), celui de Samsung et de Microsoft Europe venus gratuitement animer les conférences. Le côté financier a été assuré principalement par l'université de Constantine, qui en plus de mettre à disposition les locaux de l'université pendant trois jours (dont la grande salle internet) a aussi participé à l'hébergement des invités étrangers et algériens (des dizaines d'étudiants d'autres wilayas). Une société privée algérienne, Nazhamane Media, a sponsorisé l'événement en aidant avec du "liquide". Mais selon Farid Arab, cela ne suffit pas encore, certains frais continuent à être assurés individuellement. “Il m'arrive de payer moi-même les billets d'avion des invités sur mes congés payés en France”, dira-t-il. Le ministre Benhamadi, qui avait parrainé le premier événement à Alger, a donné un coup de pouce considérable, qui permet aujourd'hui aux deux associés, Farid Arab et Mehdi Omar Ouayach, de continuer à proposer des Dzwebdays dans différentes régions d'Algérie. “Le but c'est d'en faire une dans chaque wilaya, créer des points de présence grâce aux gens qui nous contactent et qui organisent localement, pour qu'ils puissent devenir autonomes et organiser sur une année des Dzwebdays dans tout le pays... Le but, finalement, est de créer une économie numérique à travers des utilisateurs et des jeunes pour faire l'information de l'informatique et de l'internet, s'auto-alimenter d'événements de formation autour de Joomla, Java, l'open source...”, nous dit Farid Arab. Les participants algériens “étonnent certains formateurs par leurs connaissances, mais c'est normal ; à partir du moment où l'on accède à Internet, on accède tous à la même formation, ce qui rend ces jeunes compétiteurs sur le marché mondial et travaillent au même niveau que les informaticiens du monde entier en offshoring.” Ben Mimoun Mohamed El-Habib est l'un de ces jeunes qui travaillent en offshoring ; comme Mehdi Delimi, il a été à l'origine de la tenue des Dzwebdays à Tlemcen. À 25 ans, il est graphiste et anime durant les événements des conférences sur le design du web. Il milite pour une meilleure valorisation de son travail, encore sous-estimé par les clients algériens qui n'y voient qu'un plus esthétique ou simplement pour faire comme tout le monde. Pour lui, il faut devancer la demande et se tenir prêt pour les prochaines technologies type 3G et e-commerce. Pour le moment, il travaille avec une entreprise algéro-américaine, mais en temps libre, il préfère collaborer avec des entreprises étrangères où il peut être payé des centaines d'euros alors qu'en Algérie on lui propose encore des tarifs ne dépassant pas les dix mille dinars pour toute une carte graphique qui peut prendre jusqu'à 2 mois de travail. À l'issu des Dzwebdays de Constantine, plusieurs Startup se sont formées ; les participants se disaient satisfaits par la qualité des intervenants et les domaines traités. Pour s'informer sur la tenue des prochains événements, le site Dzwebdays.com est disponible et suit en temps réel le déroulement des journées. Y. H.