Fraîchement élu hier à l'unanimité à la tête de la nouvelle Association des clubs professionnels (ACP), Abdelkrim Yahla nous a affirmé d'emblée qu'il a accepté cette lourde mission pour faire aboutir le dossier des professionnels. “C'est une délicate mission qui m'a été confiée par mes paires, je les remercie de cette confiance qu'ils ont placée en moi ; je ne ménagerai aucun effort pour être à la hauteur de cette lourde tâche que j'accomplirai avec mon staff composé de jeunes présidents de club très motivés pour mener à bien cette mission. L'ACP sera un partenaire incontournable des structures du football ; la LFP est soumise à des obligations de réserve, d'où son impossibilité de régler les problèmes des clubs. Tout le monde aura remarqué que nos intérêts ne sont pas défendus bien comme il le faut. L'ACP reste notre seul ressort, je le dis et le répète, que nous ne sommes pas là pour faire barrage à quiconque. La FAF et la LFP sont nos partenaires et, ensemble, on s'entraidera pour faire aboutir le professionnalisme qui, à nos yeux, n'existe pas encore car la plupart des clubs sont déficitaires. Le professionnalisme est censé être une activité rentable, ce qui n'est pas le cas, malheureusement, chez nous. Je vous assure qu'à ce rythme-là, tous les clubs vont déclarer faillite. On n'a rien vu venir de la part des pouvoirs publics. Pourtant le président de la République avait ordonné à ce que le professionnalisme soit lancé chez nous avec l'aide qu'il faut aux clubs. Or, 18 mois après son lancement, je dis que c'est le flou total. Les clubs ont pourtant ouvert leurs capitaux. Où sont les investisseurs ?” nous dira-t-il. Questionné par Liberté sur la délivrance de l'agrément par les pouvoirs publics, le président du WAT est catégorique sur le sujet. “L'agrément n'est pas nécessaire pour nous, nous sommes des présidents de club qui activent en toute légalité. On n'a pas besoin d'un agrément pour se rencontrer. On veut qu'on nous écoute, nous avons des propositions intéressantes à faire pour faire sortir notre football de sa léthargie. On veut faire avancer les choses, nous sommes les pionniers. Je vous assure qu'il est de nos jours plus facile d'avoir une haute responsabilité à l'Etat que de gérer un club de football, tellement la situation est très complexe. Où sont passées toutes les mesures d'accompagnement qu'on nous a promises ? À ce jour, aucun club n'a encore réceptionné l'assiette de terrain pour la construction du centre de formation. Même le milliard de centimes représentant la 2e tranche du 2,5 milliards de centimes comme aide de l'Etat n'est toujours pas rentré dans nos caisses, alors qu'on est déjà au mois de mars. Il y a la prise en charge des salaires des catégories jeunes, la convention avec Air Algérie ; vous voyez donc qu'il y a un grand chantier à attaquer pour concrétiser nos revendications, toutes légitimes. On souhaite aussi la décentralisation de certaines opérations pour nous éviter l'incessant va-et-vient et les harassants déplacements à Alger. Je reste, toutefois, très optimiste quant à l'avenir de cette association qui travaillera sans relâche pour faire aboutir, d'abord, nos revendications, ensuite booster le professionnalisme qui reste l'affaire de tout le monde et pas seulement des clubs ou de la LFP. Je vous informe qu'on se réunira la semaine prochaine pour arrêter notre plan d'action et désigner les membres qui auront à nous représenter aux différents secteurs. Nous comptons tenir notre réunion au siège de la LFP, car nous nous considérons toujours comme partenaires de cette structure, puisque nous en sommes l'émanation. Cette ACP n'a aucune arrière-pensée, elle est là juste pour défendre les intérêts des clubs dans un cadre structuré, ni plus ni moins, le reste n'est que spéculation”, conclut Yahla qui jouit d'un grand respect auprès des présidents de club, comme nous l'a affirmé Hannachi : “Yahla est un homme de parole et très crédible.” R. A.