RESUME : La maman Yamina ne sait plus quoi faire. Ibtissem ne veut pas l'écouter. Elle ira à cette fête, que cela lui plaise ou non. Elle a trouvé un appui idéal en son père. Ce dernier reconnaît qu'ils l'ont trop gâtée. Et s'il cède aussi facilement, c'est pour ne pas la perdre… Lorsqu'Ibtissem part le lendemain en boîte, en compagnie de Fella, Hacène fait tout pour rassurer sa femme. - Cette fille n'a rien du diable que tu me décrivais hier soir, lui dit-il. Tu as vu qu'elle portait une tenue simple et aucun maquillage… à mon avis, tu t'es trompée sur son compte ! - J'aimerais bien te croire, soupire Yamina. Elle ne me plaît pas du tout. Quelque chose dans son regard peut-être ? Je n'ai pas la conscience tranquille… En la fréquentant, elle finira mal ! - Avec la protection de Dieu, cela ne lui arrivera jamais, insiste Hacène. C'est tout à fait normal qu'elle veuille s'amuser. C'est de son âge… Les filles sont plus libres maintenant par rapport à l'époque où tu avais vingt ans ! Tu as passé ta jeunesse enfermée jusqu'au jour de notre mariage. Les jeunes d'aujourd'hui vivent leur vie pleinement. On ne peut pas le leur reprocher ! - Tu sais quoi, s'écrie-t-elle, c'est ta tolérance qui la perdra ! - En lui accordant ma confiance, elle ne me décevra pas, dit Hacène. Pourquoi nous quitterait-elle pour être plus libre quand elle a toute la liberté qu'elle veut ? - à quelle heure a-t-elle dit qu'elle rentrerait ? s'enquit Yamina. - Elle sera ici à minuit… Peut-être que sa copine viendra aussi passer la nuit chez nous… Yamina est convaincue que sa fille ne rentrera pas avant le matin. La fête ne battrait son plein qu'à partir de minuit. Comment aura-t-elle le cœur à rentrer se coucher à peine la fête commencée ? Yamina est persuadée que sa fille allait devenir le sujet favori des vieilles mégères du quartier. La robe qu'elle avait empruntée n'avait rien caché de son corps. Et ce soir, pour la première fois de sa vie, elle avait pris conscience que sa fille a un corps épanoui. La robe le lui a révélé. Même si Ibtissem lui a affirmé toujours qu'elle n'avait pas de petit ami, elle est convaincue du contraire. Sinon, pourquoi se serait-elle fait belle au point d'être séduisante et désirable surtout ? Hacène remarque qu'elle ne suit plus le film. Perdue dans ses sombres pensées, elle se tenait le front. - Yamina ? Qu'est-ce qui ne va pas ? Un long soupir échappe à la vieille mère. - Je pense à Ibtissem.. - Pourquoi faire une fixation sur elle ? lui reproche son mari. à cette heure, elle doit être en train de s'amuser… Elle nous reviendra de bonne humeur ! - Je ne sais pas pourquoi mais j'ai très peur, lui confie-t-elle. Mon cœur me dit qu'il va lui arriver quelque chose. Je me sens si impuissante ! - Prions pour que Dieu garde un œil protecteur sur elle, lui répond Hacène, et pour que rien ne vienne confirmer tes craintes ! - Je l'espère autant que toi ! Une fois le film terminé, ils vont se mettre au lit. Mais Yamina n'arrive pas à s'endormir. Pour ne pas communiquer son inquiétude à son mari, elle attend qu'il se soit endormi pour sortir du lit. Elle se rend au salon. Elle est déçue de constater qu'il est moins de onze heures, qu'il y a seulement un quart d'heure depuis qu'ils s'étaient mis au lit. Comme son cœur n'était pas tranquille, elle décide d'attendre le retour d'Ibtissem. Si elle tient parole, elle sera de retour dans une heure ou un peu plus tard. Les taxieurs ne devaient pas être nombreux à travailler la nuit. Avec un peu de chance, Ibtissem en trouvera un pour rentrer. Ibtissem sera surprise de la trouver encore debout, à une heure aussi tardive. Yamina est décidée à lui parler. Elle tentera de se faire comprendre. Elle espère que ce qu'elle lui dira, elle ne le prendra pas mal. Plus que jamais, elle devra tout faire pour que sa fille entende la voix de la raison. Elle n'est plus une enfant mais une jeune fille, très belle et au corps épanoui. Elle devrait faire attention à elle. Qui ne serait pas tenté d'en profiter ? Les heures s'écoulent lentement. L'estomac noué par l'angoisse, Yamina voit le matin arriver sans que sa fille ne soit de retour de la fête. Qu'est-ce qui peut la retenir ? N'avait-elle pas dit minuit ? Et il est bientôt six heures… Tous les quarts d'heure, elle avait appelé sur le portable de sa fille mais il était hors ligne. Yamina prie pour que ses craintes ne soient pas fondées. Elle s'en voudrait s'il lui arrivait quelque chose, car elle n'a pas su la retenir et le lui éviter… (À suivre) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]