Pour une plus grande transparence des législatives du 10 mai, les autorités se doivent de prendre d'autres mesures. C'est là la recommandation principale de l'ONG américaine NDI (National democratic institute) au terme de sa mission de pré-évaluation du prochain scrutin, entamée le 31 mars et couronnée par l'élaboration d'un rapport présenté jeudi à l'hôtel Sofitel (Alger). “À seulement cinq semaines des élections, les autorités algériennes chargées de l'opération électorale et d'autres acteurs politiques ont encore le temps de mettre en œuvre des mesures qui peuvent accroître la transparence des élections législatives du 10 mai”, est-il noté dans la déclaration, lue par Jeffrey England, responsable de la mission. “Des mesures peuvent être prises dès aujourd'hui pour plus de confiance de la population dans ces élections et dans le processus politique de l'Algérie de façon plus générale”, appuie Irena Hadziabdi, présidente de l'Association européenne des administrateurs et des élections. En tout et pour tout, la délégation de l'ONG américaine, composée de 5 membres, a fait six recommandations. Selon le NDI, les autorités algériennes devraient “ouvrir le processus de dépouillement des voix à tous les types d'observateurs, y compris les observateurs nationaux, des représentants des partis politiques, et les observateurs internationaux, pour dissiper toute préoccupation que cette étape du processus est susceptible de manipulation” et “permettre à la société civile algérienne d'organiser des initiatives d'observation, clarifier le processus d'accréditation, et devrait diffuser largement l'information en temps opportun”. Autre point qui, aux yeux de la mission du NDI, mérite explicitation : comment sera faite la répartition des sièges pour les femmes afin d'assurer que les résultats proportionnels prévus par la loi soient atteints d'une manière équitable. Aux yeux de Carole James, membre de l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique (Canada), “les Algériens veulent un véritable changement”. Selon elle, les Algériens “semblent sceptiques que de nouvelles dispositions juridiques à elles seules peuvent accroître la transparence et mener à un Parlement plus crédible, capable d'influer considérablement sur le processus des réformes”. Aussi critique que sa collègue canadienne, Anis Ghodbane, vice-président des communications pour l'Association tunisienne pour l'éveil démocratique, estime qu'“un certain nombre de règlements et procédures demeurent vagues ou indéterminés”. “En dépit des invitations pour la présence des observateurs internationaux, aucune disposition n'existe actuellement pour l'accréditation des observateurs nationaux non partisans de la société civile algérienne malgré leurs demandes”, relève-t-il encore. Plus optimiste, Sarah Johnson, directeur adjoint du programme démocratie au Centre Carter, assure que “la délégation a reconnu de nombreux aspects positifs de l'environnement pré-électoral. De nouvelles institutions de contrôle, l'invitation des observateurs internationaux et les quotas pour la représentation des femmes peuvent être considérés comme indicateurs de plus de volonté politique d'organiser des élections plus ouvertes et plus concurrentielles”, poursuit-elle. Le centre Carter se retirera-t-il de l'observation des prochaines législatives ? “Notre centre est l'invité du NDI. On verra ce que sera la réaction du centre les prochaines semaines pour un éventuel envoi d'observateurs. Ce que je peux dire, c'est qu'on ne peut pas avoir un grand nombre d'observateurs pour assurer une observation globale. Il y a peut-être des possibilités d'envoyer quelques-uns”, répond-elle. Il faut dire que les 5 membres de la mission n'ont pas chômé durant leur séjour algérois : ils ont eu des rencontres avec plusieurs parties (le ministre des Affaires étrangères, le ministre de l'Intérieur, les représentants des partis politiques et des candidats indépendants, les autorités électorales, les commissions nationales de surveillance et de supervision des élections, des dirigeants de la société civile, des universitaires, des médias et des représentants de la communauté internationale). Mieux, les membres de la délégation ont fait des déplacements dans les wilayas de Chlef et de Tizi Ouzou “pour rencontrer les dirigeants des partis politiques, candidats, membres de la commission de supervision des élections, et d'autres militants”. A C