Une délégation du National Democratic Institute (NDI), une ONG américaine, est à Alger depuis le 31 mars pour étudier le contexte préélectoral en Algérie. Menée par l'Américain Jeffrey England, directeur résident du NDI au Maroc, la délégation est composée de la Bosniaque Irena Hadziabdic (présidente de l'Association européenne des autorités électorales), de la Canadienne Carole James (membre de l'assemblée législative de Colombie britannique), du Tunisien Anis Ghodbane (chargé de la communication de l'Association tunisienne pour l'éveil démocratique et membre du réseau Mourakiboun de surveillance électorale) et de l'Américaine Sarah Johnson (directrice assistante du programme de démocratie au Carter Center). Lundi soir à l'hôtel El Djazaïr, la délégation du NDI a rencontré un groupe de journalistes pour une discussion ouverte sur la mission et sur la situation politique globale en Algérie. Une conférence de presse est prévue jeudi 5 avril au même hôtel pour dresser un premier constat après la série de rencontres qu'a eu la délégation avec des animateurs de la société civile, des représentants des partis, des membres du gouvernement et des diplomates. La semaine prochaine, le NDI enverra en Algérie sept observateurs électoraux «longue durée» qui resteront aux pays jusqu'à la mi-mai, après la tenue des législatives. D'autres observateurs arriveront pour assister au déroulement de l'opération électorale elle-même. A la fin de sa mission, le NDI, qui a l'habitude de la surveillance des processus électoraux à travers le monde, produira un rapport détaillé qui sera rendu public. Rapport où seront mentionnées des observations mais également des recommandations «pour améliorer les opérations électorales dans le futur» en vue «de renforcer le processus démocratique». Présent en Algérie plus discrètement qu'au Maroc, le NDI entend renforcer sa «relation historique» avec le pays. D'où l'acceptation de l'invitation des autorités algériennes d'observer les élections pour la première fois. Le NDI souhaite coordonner ses actions d'observation avec les autres missions – comme celles de l'Union européenne ou de l'Union africaine – pour éviter «la perte de temps» et «le gaspillage d'énergie». La coordination vise aussi à mieux exploiter les ressources en matière d'observation et de déploiement sur le terrain le jour du vote. Le débat avec la presse a tourné autour des «réformes» politiques, des libertés d'expression et d'opinion, de l'accès aux médias pour les partis, de la presse électronique, de la censure, de la perception des médias étrangers et du risque d'abstention le 10 mai prochain. A noter enfin que le Carter Center, autre ONG américaine, ne déléguera pas d'observateur aux élections algériennes. Le motif avancé est que le Centre Carter, basé à Atlanta et créé par l'ancien président Jimmy Carter, n'a pas eu suffisamment de temps pour préparer la mission d'observation en Algérie.