Le président français, Nicolas Sarkozy, a estimé, hier, qu'il fallait “tout faire” pour éviter que ne se forme un “Etat terroriste ou islamique” au Sahel après que des rebelles touareg et groupes islamistes eurent pris le contrôle du nord du Mali, tout en excluant une intervention militaire en première ligne de la France. “Il faut tout faire pour éviter la constitution d'un Etat terroriste ou islamique au cœur du Sahel”, a déclaré sur I-Télé M. Sarkozy. “Je ne pense pas que ce soit à la France d'intervenir militairement”, a-t-il ajouté. Il a toutefois affirmé que la France, ancienne puissance coloniale au Mali, pouvait “aider” une telle opération. “Il y a la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, ndlr), c'est-à-dire l'organisation des Etats de la zone, avec la Mauritanie, avec le Niger, avec l'Algérie, qui a un grand rôle à jouer, il y a la décision que peut prendre l'Union africaine, il y a la décision que doit prendre le Conseil de sécurité” de l'ONU, a-t-il ajouté. “La France est prête à aider mais elle ne peut pas être leader pour un certain nombre de raisons qui appartiennent d'ailleurs à l'histoire coloniale de la France”, a poursuivi le Président. “Dans cet endroit du monde, ce n'est pas à la France de le faire ; la France peut aider mais elle ne peut pas être un leader.” “Il faut respecter les frontières du Mali (...) il faut travailler avec les touareg pour voir comment ils peuvent avoir un minimum d'autonomie”, a-t-il également jugé. La France a, comme l'ensemble de la communauté internationale, condamné la récente déclaration unilatérale d'indépendance du Nord-Mali par les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA). Nicolas Sarkozy s'est par ailleurs “réjoui que les choses progressent au Mali, où l'ordre constitutionnel petit à petit revient, puisque c'est le président de l'Assemblée nationale qui est devenu le président par intérim et que des élections vont avoir lieu.” Dans un entretien au journal Libération publié hier, le socialiste François Hollande, favori de la présidentielle française des 22 avril et 6 mai, écarte lui aussi toute intervention militaire française au Mali, jugeant que “c'est aux Africains de le faire.” “Si l'ONU le demande, nous verrons bien”, a-t-il toutefois ajouté, estimant que “pour l'instant, la pression (internationale) a déjà été utile puisqu'il y a un processus politique qui est revenu au Mali.” H. S.