Croyant dur comme fer à une victoire au lendemain du 10 mai, les trois chefs des partis de l'Alliance verte promettent d'approfondir les réformes politiques de façon à consacrer un régime parlementaire. Portés par un enthousiasme jamais égalé, les trois partis islamistes, le MSP, El-Islah et Ennahda, formant l'Alliance de l'Algérie verte, s'activent à entamer leur campagne électorale en trombe. Les prouesses islamistes dans les pays de la région semblent les stimuler davantage. Désormais, le triumvirat islamiste croit dur comme fer quant à rafler la mise lors du scrutin des législatives du 10 mai prochain. Pour réussir leur campagne, les responsables des trois partis alliés ont même “zappé” les funérailles de Ben Bella, pour organiser leur premier meeting, avant-hier, à la salle Harcha, soit le même jour de l'enterrement du premier Président de l'Algérie. Ceci, avant d'inviter les représentants de la presse nationale, hier, au siège du MSP, lieu où est installé le QG de l'alliance pour la présentation de leur programme électoral. Présenté conjointement par les chefs des trois partis, en cette veille du premier jour de campagne, le programme de l'alliance se veut comme une sorte de feuille de route, concoctée en concertation de façon à “homogénéiser” le discours électoral de tous les militants. Un programme qui retrace les grands axes de la ligne politique, encore présentée “centriste”, que le courant islamiste compte concrétiser une fois au prochain Parlement. Prélude des revendications politiques de l'Alliance verte : l'instauration d'un système parlementaire où les députés auront de larges prérogatives pour décider de la politique du pays. Pour les représentants de l'alliance, les réformes engagées par le président Bouteflika sont appelées à être révisées. Ils en font même leur priorité. Une priorité qu'ils comptent bien consacrer à travers la révision prochaine de la Constitution. Pour Abou Djerra Soltani (MSP), Fethi Rebiaïa (El-Islah) et Hamaloui Akouchi, (Ennahda), les réformes engagées par Bouteflika sont loin de répondre aux aspirations du peuple et que seule la définition d'une nouvelle Constitution permettra l'édification de la deuxième République algérienne. “Oui, c'est là notre cheval de bataille. Dans le cas où nous serions majoritaires dans le prochain Parlement, nous ferons de la révision de la Constitution notre première priorité”, expliquera Abou Djerra Soltani, qui voit en le prochain Parlement une constituante et à laquelle devra être donnée la prérogative de réviser la loi fondamentale du pays. Une future Constitution, aspirent les mêmes islamistes, où il sera question de l'instauration, par la volonté du peuple, d'un système parlementaire. Pour “les fidèles” de l'alliance, c'est là le seul système qui permettra de compléter le processus de la Charte de la réconciliation nationale et d'aller vers “une amnistie générale et clore définitivement les chapitres de la transition”. “C'est ainsi qu'on ira vers la consécration d'un Etat d'institutions et d'une société de savoir : un Etat algérien souverain, démocratique et social, dans le cadre des principes islamiques, sur la base d'une citoyenneté complète et la l'égalité devant la loi”, estiment les représentants du bloc islamiste. Economiquement, ils réitèrent leur attachement à l'édification d'une économie libre de développement dont l'objectif est de permettre l'émergence d'une économie hors hydrocarbures. Toutefois, et conformément à la charia, les islamistes s'attellent au principe de faire disparaître “l'usure” et prévoit d'ores et déjà son remplacement par “un système islamique libre et solidaire”. Il convient de signaler que l'Alliance de l'Algérie verte entrera en campagne électorale, demain à partir de Constantine, où un meeting populaire sera conjointement animé par les chefs des trois partis. Pour gagner le pari d'une entame réussie, plusieurs cadres de l'alliance s'étaient réunis au QG, en vue de peaufiner les préparatifs. Outre les chefs des trois partis alliés, on a remarqué, entre autres, la présence de plusieurs membres influents du courant islamiste, dont un certain Abderrazak Mokri, militant du MSP. L'atmosphère a paru, cependant, très détendue entre les militants qui multipliaient le va-et-vient dans les dédales de l'imposant siège du MSP, dont les travaux de réfection, engagés depuis quelques mois, se poursuivent encore. Désormais, “les frères” vaqueront plutôt à leur mission de mener campagne… F A