Pour le président de la CWSEL, “tout est en ordre. La campagne se déroule dans de bonnes conditions. À part quelques revendications de restauration ou de transport, les CCSEL n'ont pas soulevé d'importantes carences”. En effet, la prise en charge des membres de la CCSEL des 26 communes de la wilaya d'Oran fait grincer des dents les contribuables, surtout les familles nécessiteuses et les chômeurs. Une commune de 12 000 électeurs de la wilaya d'Oran vient d'assurer aux 43 membres de la CCSEL (Commission communale pour la surveillance des élections législatives) un repas de 1000 DA durant un mois alors qu'un universitaire du DAIP touche 500 DA par jour. Un simple calcul : 43 membres x 30 j soit 1290 repas x 1000 DA, nous aurons un total de 129 millions de centimes pour la restauration uniquement pour une seule commune. Au niveau de toute la wilaya d'Oran : 129 millions x 26 communes, nous obtiendrons une facture estimée à 3,35 milliards de centimes. Et si nous poussons le bouchon plus loin, la facture nationale pour un repas quotidien à 1000 DA pour toutes les CCSEL du pays : 3 354 000 000 x 48 wilayas, nous aurons une moyenne nationale de près de 161 milliards de centimes. Certes, c'est une aubaine pour les restaurateurs choisis pour l'opération et les bénéficiaires, mais un coup dur pour les finances communales. Ajouter à cela les dizaines de détachements des fonctionnaires de l'éducation et de la santé qui s'absenteront durant un mois, laissant un vide derrière eux, la facture globale ne sera que salée. “Pourquoi un détachement pour tous les membres de la CCSEL ? Pour le président et ses cinq vice-présidents de la commission c'est suffisant mais pour les 43 membres c'est trop”, s'indigne un citoyen oranais. “Cette enveloppe de frais de restauration aurait bien servi à la prise en charge des chômeurs ou des jeunes investisseurs, à l'achat de milliers de livres, à la construction de dizaines d'écoles, au bitumage de centaines de kilomètres ou à la réalisation de milliers de mètres de réseau d'assainissement, à assurer des centaines de médicaments aux polycliniques, à l'achat de savon liquide pour les scolarisés de toute la wilaya…”, suggère un jeune universitaire. D'autre part, l'affichage sauvage a déjà commencé. Les murs de plusieurs communes ont été placardés d'affiches faisant fi des recommandations de la CWSEL. Pourtant, des endroits précis ont été mis à la disposition des candidats des législatives du 10 mai prochain. N B