Il reste à convaincre les électeurs d'aller voter. Une tâche qui est loin d'être aisée, dans la mesure où ces derniers ne montrent pas, pour l'heure, le même engouement que les candidats. Les élections législatives, si elles n'attirent pas encore les électeurs, font languir les candidats à la députation. Selon les chiffres donnés hier par le secrétaire général du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, Abdelkader Ouali, 25 800 candidats sont en course pour les élections législatives de 2012 contre 12 200 candidats enregistrés en 2007, soit un peu plus que le double. Intervenant lors d'une rencontre régionale organisée lundi dans la capitale de la Mitidja consacrée à ces élections législatives, M. Ouali a indiqué que 25 800 candidats ont été enregistrés cette fois-ci par les services du ministère contre 12 200 candidats en 2007. Il est vrai que le contexte de ce scrutin diffère des précédents, dans la mesure où les réformes politiques mises en branle depuis avril 2011 ont permis la création d'une vingtaine de nouveaux partis, qui sont venus s'ajouter aux autres, en plus de l'esprit même de cette élection, considérée comme un virage décisif dans l'histoire du pays. Abdelkader Ouali a tenu à réitérer les assurances du gouvernement en affirmant que l'administration doit “faire montre de neutralité, de discipline, de professionnalisme” et “veiller à la transparence, à l'application de la loi et d'assurer un bon encadrement à l'opération électorale”. Ces élections législatives se caractérisent également par la mise en place de nouvelles lois qui ont contribué à la baisse de l'âge légal des candidats et, surtout, l'élargissement du champ de candidature des femmes, qui a induit l'enregistrement de 7 647 candidatures femmes, soit un taux de 30% de la totalité des candidatures enregistrées par le ministère. À titre illustratif, dans la wilaya de Tindouf, les femmes constituent 63% du corps électoral. Il est inconcevable que cette importante frange soit sous-représentée, ou pas représentée du tout aux élections législatives. Il y a lieu de rappeler qu'en faveur des réformes, le nombre de sièges à pouvoir à l'Assemblée populaire nationale a été porté à 462, contre 389 précédemment. Pour cette élection, l'administration a mobilisé 400 000 agents administratifs pour encadrer toutes les étapes du processus électoral. L'administration a commandé 56 000 urnes transparentes portant des numéros imprimés à l'encre indélébile pour garantir la régularité du scrutin. Et, toujours dans le souci de garantir la régularité du scrutin, 100 000 boîtes d'encre phosphorique ont été importées pour la prise d'empreintes digitales des électeurs. L'engouement des candidats, ajouté aux garanties de l'administration et la présence d'observateurs étrangers, va-t-il suffire à dissiper toutes les craintes ? Pour le moment, des candidats ont émis certaines protestations, aux premiers jours de la campagne, sur des dépassements sans trop de gravité, mais il est clair que, dans les jours à venir, les choses devraient se clarifier davantage. Les gages de bonne volonté, affichés par l'administration, doivent se vérifier sur le terrain, dans la pratique quotidienne, à travers le traitement réservé aux candidats, toutes tendances confondues. Il reste à convaincre les électeurs d'aller voter. Une tâche qui est loin d'être aisée, dans la mesure où ces derniers ne montrent pas, pour l'heure, le même engouement que les candidats. A B