Fatima et ses dérivés font partie de la nomenclature traditionnelle algérienne. Le nom de Fatima est d'origine arabe et signifie “jeune chamelle sevrée”, du verbe fat'ama “sevrer un enfant ou un animal, avoir atteint l'âge du sevrage”. De ce nom dérive d'autres prénoms : Fatma, Fettouma, Fatima Zohra, Fatma Zohra, et, chez les Touareg, Fatimata. La Fatima la plus célèbre est, bien entendu, la fille du Prophète (QSSSL), épouse de son cousin Ali Ibn Abi Talib. Elle était la fille de Khadidja, la première épouse du Prophète (QSSSL), et avait environ neuf ans à la mort de sa mère. Elle était très proche de son père et, selon un propos rapporté par Aïcha, elle était la femme que le Prophète aimait le plus. Fatima a eu quatre enfants, deux filles, et deux garçons, al Hasan et al Husayn, qui s'illustreront dans l'histoire. La mort de son père a été pour elle un déchirement et elle ne lui a survécu que de très peu, un peu plus de deux mois. Elle est morte à l'âge de vingt-neuf ans, après avoir fait une fausse couche. Le nom de Fatima sera sacralisé par les chi'ites, il inspirera également la dénomination d'une dynastie musulmane chi'ite, les Fatimides, qui s'est développée au Maghreb et a régné au 10e siècle de l'ère chrétienne, entre 909 et 969, puis s'est repliée sur l'égypte, de 969 à 1171. Parmi les Fatima célèbres, citons l'héroïne algérienne de la résistance à la pénétration française, Fadhma n'Soumeur. Née l'année même de la conquête coloniale, en 1830, elle appartenait à une famille maraboutique kabyle. Elle entre en scène quand les Français décident de conquérir le Djurdjura. La jeune femme, naguère obligée de se cloîtrer et de se cacher aux hommes, prend les armes, appelant au djihad, la guerre sainte contre l'envahisseur. Belle et passionnée, elle a un charisme tel qu'elle n'a aucun mal à rallier tous les hommes en âge de combattre. Le 7 avril 1854, elle inflige une défaite aux troupes du maréchal Randon, mais les Français reviennent en force en 1857, et leur artillerie décime les rangs des combattants. On oblige l'héroïne à se retirer du champ de bataille et on la cache dans un village, dans l'espoir de lui faire quitter plus tard la région, mais elle est dénoncée et les Français réussissent à la capturer. L'héroïne est transférée à Beni Slimane, puis à la prison de Tablat où elle meurt en septembre 1863. Elle n'avait que trente-trois ans. En 1994, à l'occasion du quarantième anniversaire de la révolution algérienne, ses restes sont transférés à Alger et inhumés au carré des Martyrs du cimetière d'El-Alia. M.A. H (prénoms à expliquer à : [email protected])