Ces deux prénoms sont récents dans l'onomastique algérienne. Il s'agit de noms de prophètes, dont l'histoire est racontée dans le Coran. Ayyub ou, en classique, Iyyub, est la forme arabe du nom de Job, prophète des Madianites, du verbe sémitique ‘waba' (faire retour à Dieu, revenir de son égarement). Quant à Sho'ayb (on orthographie Chouib), il dérive du verbe ‘aeaba' (se rassembler, se réunir, se joindre à quelqu'un). Le Coran cite Job (en arabe Ayyûb) parmi les prophètes. “Et Nous avons donné (à Abraham) Isaac et Jacob, et Nous les avons guidés tous les deux. Et Noé, Nous l'avons guidé auparavant, ainsi que parmi sa descendance, David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. C'est ainsi que Nous récompensons les Bienfaisants” (s. les Bestiaux, 6, v. 84). Ce prophète est cité comme exemple de persévérance. Touché par le mal, il ne perd jamais la foi en Dieu et tourne vers lui toute sa dévotion. “Et rappelle-toi Notre serviteur Job quand il a appelé son Seigneur : ‘'Le démon m'a touché d'une peine et d'un tourment !'' “Nous lui avons dit : ‘frappe (la terre) de ton pied, voici une eau fraîche pour te laver et boire'. Nous lui avons rendu sa famille et autant qu'eux avec eux, (ceci) comme une miséricorde de Notre part et un rappel pour les gens doués d'esprit. (s. S'ad, 38, v. 41-43). Selon la tradition musulmane, Sho‘ayb descend d'Abraham, non par Isaac ou Ismaël, mais par Madian. Il habitait la ville de Madian, en Syrie, et il était aveugle. En dépit de son handicap, Dieu l'a choisi comme prophète et l'a chargé de transmettre un message à son peuple, les Madianites, auquel le Coran donne également le nom de As'h'ab al-'Ayka, les Gens du Buisson, par référence à leur pays couvert de verdure et de forêts. “Les Gens du Buisson ont traité les messagers de menteurs. Lorsque Sho'ayb leur dit : ‘Ne craindrez-vous pas Dieu ? Je suis pour vous un Messager digne de confiance. Craignez Dieu et obéissez-moi ! Je ne vous demanderai pour cela nul salaire, car mon salaire n'incombe qu'au Seigneur de l'Univers'…'' (Les Poètes, 26, v. 176-180). Les Madianites sont idolâtres. Ils avaient pour habitude de fausser les mesures, en trafiquant leur balance et de voler leurs clients. Sho'ayb les mettra en garde à plusieurs reprises contre cette pratique. Un certain nombre de gens ont cru en Sho'ayb, mais les idolâtres se plaçaient sur les chemins qui menaient à lui et menaçaient ceux qui voulaient le voir. Le châtiment de Dieu ne tarde pas à venir, sous la forme d'un cri terrible qui terrasse les infidèles. Seuls Sho'ayb et les croyants ont été sauvés : “Lorsque Notre ordre est venu, Nous avons sauvé , par un effet de Notre Miséricorde, Sho'ayb et ceux qui ont cru avec lui. Et le Cri terrible a saisi les injustes, ils sont restés, dans leurs demeures, inertes” (Hûd, 11, v. 94). “Le tremblement (rajfa) les a pris et ils sont restés dans leur demeures inertes'' (al-A‘rfâf, 7, v. 91). M.A. H (prénoms à expliquer à : [email protected])