Elu pourtant par ses pairs présidents de club à la tête de la nouvellement créée LFP, Mahfoud Kerbadj semble ne plus en faire cas, ne se souciant visiblement ni de leurs revendications ni de leurs réclamations, encore moins de leurs doléances. Plus que ses confrontations par presse interposée avec les responsables de l'ASO Chlef, de l'Entente de Sétif, du Widad de Tlemcen ou encore du MC Alger, la déclaration faite hier à l'APS fait incontestablement de Mahfoud Kerbadj un président de la LFP inaccessible, avec une arrogance et une attitude hautaine à la limite du supportable ! “Les présidents des clubs professionnels, qui veulent discuter de la situation du professionnalisme en Algérie, doivent le faire avec le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et non pas avec le président de la Ligue de football professionnel”, a-t-il, ainsi, fait savoir dans une déclaration qui risque d'en faire jaser plus d'un dans le paysage footballistique de l'élite nationale. Pour argumenter et donner plus de crédit à sa position assez radicale à même de paraître incompréhensible, Mahfoud Kerbadj, qui nous avait pourtant habitués à plus d'intelligence et de subtilité langagières, soulignera que “le débat sur le professionnalisme en Algérie se fait avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et non pas avec la Ligue”. “Quand j'étais à la tête de l'Association des présidents des clubs professionnels l'année dernière, nous voulions discuter avec le MJS, pas avec la Ligue”, a d'ailleurs tenté d'expliquer l'ancien patron du Chabab de Belouizdad, tout en s'adressant, avec une certaine ironie teintée de mépris, à ceux qui l'ont élu, par un “Messieurs (les présidents des clubs pros, ndlr), vous vous trompez d'adresse !” lourd de sens et qui en dit long sur ses opinions, assurément décalées de la réalité du terrain. “Quand on dit une réunion de présidents de club, ça veut dire une AG de la ligue et les statuts de la ligue sont clairs dans ce genre de choses. L'assemblée se réunit en session extraordinaire quand il y a un sujet vraiment extraordinaire. Quand ils viennent me voir, qu'est-ce que je vais faire ? Je prends leur rapport et je le transmets au ministre, donc la réunion sur le professionnalisme se fait avec le ministère”, martèlera encore, avec beaucoup d'assurance, un Mahfoud Kerbadj qui fait preuve d'autant d'insouciance lorsqu'est évoquée cette demande des présidents de club de provoquer une assemblée générale extraordinaire qui viserait sa destitution. “Ils sont libres de faire ce qu'ils veulent”, commentera d'ailleurs à ce propos le patron très contesté de la LFP mais pas vraiment inquiété, donnant même l'impression d'être “protégé” ou “d'avoir des assurances solides” quant à une certaine immunité qui lui permettrait, comme c'est le cas, de faire dans le “n'importe quoi” tout en défiant “n'importe qui” ! R B