Dans une lettre adressée au wali de Boumerdès, les sinistrés de la cité des 1 200-Logements classés "rouge", qui résident depuis 9 ans dans des chalets, se disent “scandalisés par la décision de la wilaya”, qui leur demande de restituer les chalets avant la remise des clés de leurs appartements nouvellement réceptionnés. “Pourquoi les faux sinistrés gardent leurs chalets et nous, les vrais sinistrés, qui avons perdu plus de 700 membres de nos familles, sommes obligés de libérer les nôtres ; pourquoi le deux poids deux mesures”, s'interrogent les sinistrés. Ces derniers affichent leur détermination à ne pas céder à cette décision qu'ils jugent arbitraire et illégale. “Nous possédons les décisions les plus authentiques et les plus officielles par rapport aux autres occupants des chalets, dont la plupart sont venus d'autres wilayas, ou encore d'autres n'ayant aucun rapport avec le séisme”, lit-on dans le document. Les protestataires indiquent qu'ils gardent les chalets au même titre que les “Vert 2” et “Orange 3” et “4” sans parler des autres privilégiés. “Nous accepterons de restituer les chalets seulement en cas de démantèlement réel de tous les sites de chalets allant de Zemmouri à Boumerdès, et nous refusons d'être évacués en 24 h de manière indécente car nous ne sommes pas des indus occupants ni des constructeurs illicites”, précisent-ils. Ces sinistrés avaient observé, la semaine dernière, un sit-in devant le siège de la wilaya pour dénoncer cette mesure. Pour rappel, le wali de Boumerdès avait reconnu récemment, lors d'une conférence de presse, que plus de 14 905 occupants de chalets sur les 9 730 répartis sur tout le territoire de la wilaya ont refusé de divulguer leur identité aux agents de recensement dépêchés par la wilaya, et certains d'entre eux ont transformé les chalets en résidence d'été. Il a aussi souligné que les chalets seront bel et bien démantelés, et les occupants qui possèdent des villas et qui ne sont pas dans le besoin seront invités à les quitter par tous les moyens légaux. M.T.