“Star médiatique” sur qui reposait le projet de la nouvelle direction du FC Barcelone (1re div. espagnole de football), le génial Brésilien Ronaldinho, blessé depuis le 9 novembre, est à nouveau attendu comme le sauveur d'un bateau à la dérive. Un point sur douze, une chute vertigineuse au classement, deux humiliations à Malaga (5-1) et au Camp Nou contre le Real Madrid (1-2), un entraîneur sur la sellette, une équipe critiquée... En bref, cinq centimètres de déchirure musculaire de la cuisse droite de Ronaldinho et quatre semaines d'absence ont plongé le FC Barcelone dans une nouvelle crise hivernale. La “dépendance ronaldinhienne” (“Ronaldinho dependencia”) existe bel et bien. Si dirigeants, joueurs et même la presse catalane estimaient qu'un joueur ne pouvait faire le travail de toute une équipe, la situation a changé et plus personne ne croit désormais l'entraîneur Frank Rijkaard quand il affirme : “Aucun joueur n'est indispensable. Nous sommes capables de gagner sans Ronaldinho.” Les statistiques démontrent pourtant le contraire : sur les quatre dernières journées, le Barça, malgré les Kluivert, Saviola, Overmars et autres Puyol, est tout simplement le club le plus mauvais de la Liga, derrière les petites cylindrées comme Murcie, Albacete et même son pourtant piètre voisin l'Espanyol. Autant dire que la pression est énorme autour du Brésilien qui a voulu forcer pour pouvoir jouer contre le Real, samedi dernier, mais qui n'est même pas sûr d'être en condition pour jouer samedi lors du derby barcelonais aux mains d'une de ses vieilles connaissances, un certain Luis Fernandez, son ancien entraîneur au Paris Saint-Germain. Après un “test médical positif”, lundi, le Brésilien a effectué mardi un essai avec un préparateur physique et il devait s'incorporer aux entraînements du groupe, hier, selon un communiqué du Barça. Sauf contre-temps, il devait toutefois pouvoir tenir sa place, même s'il n'est pas titulaire. La direction du club, tout en espérant un retour de sa perle, refuse de brûler les étapes, consciente qu'une aggravation de la blessure pourrait lui coûter encore plus cher. La pression au Camp Nou est montée comme dans une cocotte-minute. Initiative du club ? Volonté du joueur de se protéger ? Il est impossible de le savoir vraiment mais Ronaldinho récupère en solitaire loin des caméras depuis plus de deux semaines et tous ses rendez-vous avec la presse ont été annulés depuis le 1er décembre. “Voyez avec le club”, affirme-t-il aux journalistes qui l'apostrophent. “Il nous a demandé de décaler son agenda”, répond le club... De source proche du Barça, les dirigeants du club ont demandé à Ronaldinho de mettre les interviews en veilleuse pour ne pas gêner ses partenaires dans leur travail. Il devrait pouvoir parler, pour la première fois depuis des semaines, dans les prochaines heures ou jours, mais nul doute que Ronaldinho a surtout envie de faire parler ses pieds et la poudre face à l'Espanyol.