Résumé : Louisa fera une deuxième fausse couche. Cette fois-ci le médecin est formel : elle ne pourra plus jamais enfanter. Le ciel lui tombe sur la tête. La jeune femme n'admet pas encore cette réalité, d'autant plus que sa belle-mère insinuait que Kamel devrait penser à son avenir. N'en pouvant plus, elle propose à son mari de divorcer et de prendre une autre femme. Je pousse un long soupir avant de sentir les larmes inonder mes joues : -Kamel..Dieu seul sait si je te demande tout çà de gaité de cœur...Je ne veux que ton bonheur, mon cher mari...Durant toutes ces années que j'ai passées auprès de toi, tu as été un mari attentionné, et un homme exemplaire....Je ne pouvais avoir mieux dans cette vie...Hélas ! Il est écrit quelque part, que notre bonheur sera ruiné par ma faute...Je suis incapable de te donner un enfant et je serais encore plus malheureuse si tu persistes à refuser de prendre une autre femme ....Je n'aimerais pas être l'outil de ta solitude et de ton malheur....Alors s'il te plaît consent à divorcer et remarie-toi vite...Je pourrais même me mettre tout de suite à la recherche de celle qui pourrait répondre à tes aspirations. Kamel m'avait laissé parler jusqu'au bout, sans m'interrompre. Il me regardait d'un air ahuri, et ses yeux reflétaient une telle détresse que j'en fus toute remuée. Je baisse les yeux, ne pouvant soutenir longtemps son regard acéré. Mon mari devint tout d'un coup un autre homme : -Bien...Je vois que tu as tout planifié à mon insu Louisa ....Je vais de ce pas, moi aussi, planifier mes projets... À compter d'aujourd'hui, tu ne mettras plus les pieds dehors...Tu ne recevras plus personne...Tu ne pratiqueras plus la voyance, et tu ne t'occuperas plus de moi. -Hein... ? Mais...je...je.... -Chut...Pas un mot de plus....Je crois que j'ai été trop souple avec toi...Mon comportement que tu trouves si correct, te pousse à vouloir me quitter. Pis encore, tu veux me marier et décider de mon avenir ....Que t'ai-je donc fait, Louisa, pour mériter une telle animosité et un tel mépris de ta part.. ? Sans me laisser le temps de répondre, il reprend : -Désormais tu vas te plier à tous mes caprices...Et je serais sans pitié avec toi. -Mais Kamel, je..., je voulais juste ton bonheur... -Que connais-tu donc à mon bonheur ? Que peux-tu comprendre d'un homme qui t'as toujours aimée et respectée ? Je me rends à l'évidence...Tu veux rentrer au bled et m'abandonner à mon sort...Tu veux me contraindre à prendre une femme....Une poule pondeuse.....Tu veux me gâcher la vie Louisa, voilà ton but...Mais je ne te laisserais pas faire...Jamais je n'accepterais de te laisser prendre en main ma vie et mon destin. Je demeurais sans voix ! Mon mari était furieux. Je ne le reconnaissais plus...Du moins je pouvais comprendre sa colère...Je savais que la déception et l'amertume le rendaient triste et peiné...Mais au point de me menacer...De m'interdire toute sortie et toute visite.... Je me mis à pleurer et Kamel sortit en claquant la porte derrière lui. Il ne revint que tard dans la nuit. Pour la première fois depuis notre mariage, mon mari rentra à la maison ivre- mort. Je ne savais plus quel comportement adopter. J'étais tiraillée entre l'envie de fuir et de le laisser décider lui-même de la suite des évènements, et celle de rester auprès de lui jusqu'à ce que la crise passe. Dès le lendemain, il mit son plan à exécution. Il m'enferma à clé, et informe Mme Olivier que je ne pouvais recevoir personne y compris elle-même et la famille. Loin d'être dupe, ma logeuse, vint me retrouver dès que Kamel eut le dos tourné. Elle avait le double des clés, et ne s'était pas fait attendre. J'avais tant pleuré dans la nuit, que mes yeux et tout mon visage étaient boursouflés. Je racontais tout mon drame à Mme Olivier, qui me consola de son mieux avant de lever son index : -Louisa, tu mérites une bonne fessée. Est-ce une chose que celle de demander le divorce, puis de proposer le remariage à son propre mari. Pis encore tu lui proposes de dénicher la poule pondeuse, comme il l'a si bien souligné. -Je voulais juste trouver une solution à notre situation à tous les deux ...Kamel n'est pas obligé de mourir sans descendance à cause de moi. Mme Olivier me prend dans ses bras et se met à me bercer : -Je te comprends ma fille. Et je saisis amplement la profondeur de tes émotions, et de ton chagrin, mais vois-tu un homme est un homme, aucun mâle dans ce monde n'aimerait se faire dicter sa conduite.....Kamel est de plus très épris de toi...Ta réaction l'a fortement ébranlé. L'amour, Louisa, est une chose bénie, mais qui pourrait s'avérer aussi dangereuse que le venin d'un serpent lorsqu'on se met à badiner avec les sentiments. Voyant mon air abattu, elle se lève et me lance : -Je te laisse te reposer...Ce soir, je vais tenter de discuter avec Kamel. Ton mari est un homme formidable, ne joue pas donc avec le feu ma fille. Mme Olivier me quitte. Je demeure un moment seule à méditer sur mon sort, avant de m'endormir, épuisée par tout ce que je venais de vivre. Kamel revint de son travail à la nuit tombée. Il était un peu honteux de son comportement de la veille, mais ne le montra pas trop. Il pris sa douche et ressortit. (À suivre) Y. H.