C'est une soirée inaugurale pas comme les autres. Il manquait ce côté festif qui a toujours caractérisé l'entrée en matière de ce prestigieux festival (folklore, baroud, danses et chants typiquement du terroir chaoui). En l'absence de la ministre de la Culture, les représentants de l'Office national de la culture et l'information (Onci), Samir Meftah, celui du wali Abdallah Bouguendoura, ainsi que celui du ministère de la Culture, Abdeljader Bouazara, ont pris tour à tour la parole. Dans le discours inaugural de M. Meftah, l'orateur a signalé avec insistance l'importance qu'accorde Mme Toumi à ce festival. Le message du wali a été adressé aux hommes de culture de la région. Il les a appelés à se mobiliser et surtout “à promouvoir et valoriser la culture dans la wilaya de Batna". Sur le plan artistique, la soirée a été de haut de gamme de par la prestation de l'orchestre national symphonique qui a gratifié le peu de monde – qui ont bravé la chaleur, l'humidité du barrage et celle des orages – par des morceaux où chaque musicien a mis en exergue son instrument. Nada Rayhane, avec sa magnifique voix, a interprété le célèbre morceau Aïd El-Karama, de la regrettée Warda El-Djazaïria. Dans la perspective de rendre hommage à Khelifi Ahmed, Ouissi Ziane a chanté Gueli tfakar ourban rahala, célèbre titre du regretté maître de la chanson sahraouie. La chanson oranaise était également à l'honneur sur la scène du nouveau théâtre de la ville antique de Timgad, avec la reprise par Baroudi Benkhedda de la chanson Esmaâ de Blaoui El-Houari. L'Onci a tenu à honorer la mémoire de Zoulikha. Et c'est l'artiste Nadia Guerfi qui revisitera Sob Errechrach. Chogli interprétera Amin, Amin du regretté de la musique tindie Athmane Bali. Puis l'orchestre symphonique national laissera place à Abdelhamid Bouzaher et sa troupe pour le grand plaisir des jeunes qui sont venus spécialement pour l'applaudir. Il chantera Echi ou ache mrid lahaoua ouach halou, tout en dénonçant la hogra et la marginalisation. D'autres jeunes talents revisiteront les célèbres tubes des maîtres de la musique algérienne. Auparavant, Lakhdar Bentorki, commissaire du festival international de Timgad et directeur de l'Onci, a animé à l'hôtel Chélia de Batna, quelques heures avant le coup d'envoi de la 34e du FIT, une conférence de presse durant laquelle il a délivré un message des plus controversés. D'un côté, il a remercié la ministre d'avoir assuré l'aspect financier de cette édition 2012 qui coïncide avec le cinquantenaire de l'indépendance. De l'autre, il dira : “Le financement est insuffisant pour l'organisation d'un festival de la taille du Timgad." “Ce festival est devenu, dit-il, un élément agissant dans la revitalisation du patrimoine culturel et économique de la région, et a besoin de l'apport des sponsors, non seulement pour assurer sa pérennité au moment où sa renommée internationale est grandissante depuis sa relance en 1997." Les entreprises économiques de la région doivent mettre une partie de leur fiscalité au profit de la culture et surtout pour développer l'infrastructure d'accueil, entre autres les hôtels, ainsi que l'artisanat et tout ce qui contribue à la relance du tourisme. Pour M. Bentorki, l'absence pour cette année de nombreux visages de l'art à Timgad s'explique par “le financement des festivités du cinquantenaire". Il poursuivra que Timgad ne doit plus se suffire aux seules soirées organisées par l'Onci, mais doit activer tout le long de l'année pour rentabiliser le théâtre de Timgad et le théâtre de verdure de Batna.