Hypermarchés, supérettes de quartier, commerce informel, marchés communaux... tous les espaces proposant des produits spécial Ramadhan sont pris d'assaut par les familles. 20 000 à 30 000 DA sont déboursés rien que pour les premiers achats et sans la viande, qu'elle soit rouge ou blanche ! “Il fait tellement chaud que nous ne pourrons pas manger de tout ou des plats lourds, gras et épicés. Place aux salades et à des menus super légers." C'est la réflexion en vogue depuis que le mois de Ramadhan coïncide avec la période des grosses chaleurs ! Mais à vrai dire, ce n'est qu'une réflexion qui ne se vérifie point une fois l'appel à la prière du Maghreb annonçant le moment tant attendu de la rupture du jeûne. Les innombrables achats dédiés spécialement au mois sacré ne laissent entrevoir aucun régime draconien. Bien au contraire ! Les chariots pleins à craquer que les consommateurs ont du mal à pousser annoncent le véritable régime spécial Ramadhan concocté en famille. Les emplettes du mois sacré sont tellement nombreuses, variées et vitales que l'on ne badine pas avec ! C'est avec une liste et un stylo à la main que se font les achats du mois sacré. “C'est la troisième fois que je viens ici pour faire les achats, mais à chaque fois je me rends compte, une fois à la maison, que plusieurs produits me manquent. Cette fois-ci, nous avons fait une liste de tout ce nous n'avons pas encore acheté", nous confie une mère de famille rencontrée à l'hypermarché Uno du centre commercial de Bab-Ezzouar. Se joignant à la conversation, une autre sexagénaire nous révélera son astuce. “Etant femme au foyer avec une santé fragile, je fais rarement le marché, alors cette période de préparatifs du Ramadhan est vraiment sacrée pour moi. C'est moi “la chef" pendant cette période. Je n'attends pas les derniers jours pour faire mes emplettes et je ne les fait pas en scrutant les rayons et autres étals de grandes surfaces mais en vérifiant mes deux listes : la première est celle des gros achats qui se font d'ailleurs chez le grossiste (semoule, sucre, huile, concentré de tomate...), la seconde compte des produits ordinaires et d'autres spécifiques au mois de Ramadhan (les pruneaux et abricots séchés, le f'rik pour la traditionnelle chorba...), sans oublier les achats qui ne se font que la veille du Ramadhan, à savoir les bouquets de persil, coriandre et menthe ainsi que les feuilles de d'youl". La même ambiance, en cette matinée du dimanche à Uno, à savoir un monde fou, des chariots débordant de produits et des étals qui se vident au fil du passage des familles (car c'est en famille que les courses s'effectuent en cette période de grandes vacances), règne en début de soirée au centre commercial Ardis qui a ouvert ses portes le 5 juillet dernier. “Je ne suis pas près d'en finir avec les emplettes du Ramadhan !" lance un homme. “Je crois que cela fait plus de dix jours que nous remplissons nos placards et il reste toujours un petit coin à garnir." À sa femme de répliquer : “C'est normal, il faut bien varier la table du f'tour et tout avoir sous la main pour ne pas être obligé de sortir." Il donne une autre explication : “En fait, à chaque sortie, il y a un nouveau produit ou une nouvelle marque qu'elle veut impérativement acquérir et essayer pour voir qu'elle est la meilleure." Et c'est le cas effectivement ! Les consommateurs s'attachent, certes, à des marques précises dont ils ont vérifié la qualité des produits mais ceci ne les empêche pas de goûter aux nouveaux produits qui font leur apparition sur les étals à l'occasion du Ramadhan. Et comme nous l'a signalé un père de famille, c'est en faisant ses comptes que l'on se rend compte que les emplettes du mois sacré sont une véritable saignée pour les familles. “La fourchette des dépenses rien que pour les premiers achats varie entre 20 000 et 30 000 DA sans les viandes ou le poulet !" Bien entendu, sans oublier les courses quotidiennes et le nécessaire pour une soirée bien garnie. M B