C'est à une véritable bataille que se livrent les parlementaires tunisiens pour déterminer quelle sera la nature du prochain régime politique du pays. Les divergences sont telles qu'on n'exclut pas de recourir à un référendum populaire pour régler la question. Les groupes parlementaires tunisiens n'arrivent pas à s'entendre sur la nature du futur régime politique du pays que doit consacrer la nouvelle constitution. Il faut croire que les divergences sont tellement profondes selon des sources parlementaires, qu'il est même envisagé de recourir à un référendum populaire pour trancher cette question. En effet, le président du comité parlementaire chargé de cette question, Omar Chetoui, a cependant affirmé que si cette situation de désaccord persistait lors de la prochaine séance plénière, un référendum populaire sera organisé pour choisir le régime parlementaire adéquat. Ceci étant, les membres du groupe parlementaire du mouvement d'Ennahdha, actuellement au pouvoir, sont favorables à un régime purement parlementaire, les autres groupes sont par contre pour un régime politique semi-présidentiel. En effet, le programme politique du mouvement Ennahdha, vainqueur des dernières élections de l'Assemblée constituante, insiste sur l'instauration d'un système parlementaire qui repose sur un parlement élu à chambre unique et l'élection du président de la République qui désigne le chef du gouvernement parmi la majorité parlementaire. D'ailleurs, le chef du gouvernement provisoire tunisien Hammadi Jebali, secrétaire général du mouvement Ennahdha, avait souligné que son parti était favorable à l'instauration d'un régime parlementaire. Le parti estime que le pays a beaucoup souffert du "despotisme et de la corruption" et selon lui, l'adoption d'un régime parlementaire offrirait un rôle central au pouvoir législatif et réduirait les chances d'aller vers le monopole du pouvoir. C'est loin d'être l'avis de Mouldi Erryahi, le président du groupe parlementaire Ettakatol, partenaire de l'alliance au pouvoir, a précisé que le régime politique qui convient le mieux au pays est le système semi-présidentiel qui "assure l'équilibre entre les postes" de président de la République et de chef de gouvernement. Selon lui, le mouvement Ennahdha entreprend un "choix périlleux" en optant pour un système parlementaire comme régime politique pour les prochaines décennies en Tunisie. Quant au parti du Congrès pour la République, également partenaire de l'alliance gouvernementale, il estime quant à lui que le système politique tunisien doit reposer sur la répartition des prérogatives au sein du pouvoir exécutif entre le président de la République et du premier ministre. Tout indique que la bataille fera rage dans les prochains jours dans l'hémicycle de l'assemblée constituante tunisienne. Il n'en demeure pas moins qu'il est fort probable que ce soit au peuple tunisien que reviendra le dernier mot, à travers l'organisation d'un référendum populaire, du moment que c'est le seul moyen dont disposent les autres formations politiques représentées à l'assemblée constituante pour s'opposer à Ennahdha, forte de sa majorité. M T