Le régime politique qui sera consacré dans la nouvelle constitution tunisienne suscite des divergences de vues des principales formations lors des réunions de l'assemblée constituante entre régimes parlementaire, présidentiel ou semi présidentiel. Après avoir accusé le pouvoir exécutif de lenteurs volontaires, les partis d'oppositions tunisiens représentés ou non dans l'assemblée constituante ont appelé à la célérité dans l'élaboration de la nouvelle constitution du pays et à une définition claire des missions du nouveau régime politique ainsi qu'à l'organisation des prochaines élections. Le gouvernement provisoire tunisien a mis dernièrement un terme à la polémique dans le pays sur la nécessité d'un échéancier pour la deuxième phase transitoire, affirmant que les prochaines élections ne dépasseront pas l'été 2013. Le mouvement islamique Ennahdha vainqueur des élections de l'assemblée constituante plaide dans son programme politique pour un régime parlementaire à savoir un parlement élu (à une seule chambre) qui élit le président de la République qui désigne, à son tour, le chef du gouvernement de la majorité parlementaire. Le chef du gouvernement tunisien Hamadi Djebali également secrétaire général du mouvement Ennahda, a affirmé que son parti défendait l'idée d'un régime parlementaire suggérant en cas d'absence de consensus le recours au vote. Le mouvement qui a souligné les souffrances endurées par le pays du fait de "la tyrannie et de la corruption" considère que le régime parlementaire est à même de conférer un rôle central au pouvoir législatif et de limiter l'appropriation du pouvoir. Pour le parti "le Congrès pour la République" dans l'alliance gouvernementale, le prochain régime politique doit être fondé sur le partage des prérogatives au sein du pouvoir exécutif entre le président de la République et le premier ministre dans le cadre d'un régime présidentiel "équilibré pour un Etat citoyen". Le parti "Etakatol" membre de l'alliance gouvernementale a affirmé la nécessité d'un régime politique" qui croit en la démocratie et en la stabilité et garantit la séparation des pouvoirs" et en l'élection du président de la République au suffrage universel direct pour une durée de cinq années. Le premier ministre doit être choisi par la majorité parlementaire, a-t-il estimé. Cette formation politique présidée par Mustapha Bendjâafar, président de l'assemblée constituante appelle à la définition exacte des prérogatives et missions du chef de l'Etat et à celles du gouvernement dans un souci d'équilibre entre les deux. Ces divergences de vues sur la nature du régime politique qui sera consacré dans la prochaine constitution accentuera la polémique entre les parties politiques influentes, selon les observateurs qui affirment que les composantes de la constituante tunisienne, toutes appartenances politiques confondues, semblent s'orienter vers un régime qui allie mode présidentiel et mode parlementaire. Même si le mouvement islamique Ennahdha, le congrès pour la République et le parti "Etakatol" aboutissent à une plate-forme commune sur le programme de travail du gouvernement provisoire, estiment les observateurs, ceci "ne signifiera pas un consensus" des trois parties sur la nature du futur régime politique qui sera consacré dans la constitution d'où la nécessité d'un vote pour trancher la question, selon la même source.