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Délinquance civile et Etat vigile
Publié dans Liberté le 29 - 07 - 2012

L'histoire de l'agression d'un médecin aux urgences du CHU Mustapha-Pacha constitue une marque de l'état de délabrement culturel du pays, visiblement soutenu par la bigoterie d'un Etat qui bat en retraite devant l'intégrisme.
L'événement se passe au mois de Ramadhan, peu avant le f'tour, à l'heure où les excès qui émaillent la journée des bons jeûneurs deviennent plus menaçants et plus ostensibles. Depuis que la religion est devenue un enjeu politique, la question pour l'individu est de choisir son camp et de le faire savoir. Être dans le camp des jeûneurs doit se prouver : comme le tapis, porté négligemment sur l'épaule ou sous le bras, atteste de la pratique de la prière, les emportements de journées de Ramadhan confirment l'abstinence effective du provocateur. Une fois établi qu'ils appartiennent à la grande communauté du droit chemin, nos jeûneurs attestés, forts de leur position de dominance, pour reprendre le terme de la discorde qui occupe actuellement nos opérateurs de téléphonie, peuvent donner libre cours à leurs instincts d'organismes en manque.
La religion étant religion d'Etat, celui-ci a vocation à soutenir la foi de ses citoyens.
II hésite donc à sévir contre les inconduites que le Ramadhan “justifie". Il préfère sévir contre les “casseurs" de jeûne, coupables d'un délit absolu du mois sacré. Pourtant, à choisir, si l'on ne peut pas maîtriser ses nerfs sous l'effet de la faim, il apparaît plus sage de se nourrir que d'agresser les médecins. Cela devrait donc être moins licite. Et moins réprimé. Au lieu de cela, les patrouilles de police se muent, par endroits, en “brigades de la vertu". Cela donne ce genre de paradoxes : on peut librement s'adonner au change de devises, expressément prohibé par la loi, sous les fenêtres du palais de justice d'Alger, mais on court un risque pénal à prendre un sandwich, un jour de Ramadhan, dans un village de montagne. Pourtant la loi ne l'interdit pas, le pouvoir préférant faire le vigile sans donner l'impression, dans les textes, qu'il badine avec le principe universel de la liberté de culte.
Cet Etat qui sait protéger la religion contre les irrévérences des mécréants ne sait pas protéger un médecin dans l'exercice de sa mission contre les incivilités de mauvais jeûneurs.
La fratrie qui a corrigé un docteur parce que la prise en charge de sa parente n'était pas suffisamment diligente n'a pas trouvé d'obstacle à son initiative punitive. Nous sommes bien en Algérie : on se soucie de faire respecter le dogme avant de faire respecter la loi.
Mais le journaliste qui voulait parler au même docteur, le jeudi suivant au cours du sit-in, a bien rencontré l'opposition brutale d'un vigile dûment payé par l'Etat et dûment missionné par ses chefs pour assurer... la sécurité dans l'hôpital. Nous sommes toujours en Algérie : ce n'est pas l'acte qui fait le délit, c'est son auteur.
Peut-être avaient-ils l'appréhension de devoir affronter les arguments transcendants de l'imam engagé dans la cause des frères cogneurs. De ce côté-là, on sait faire admettre l'impunité de la violence. Quand celle-ci s'exprime, l'imam est appelé à court-circuiter le procureur. Tu frappes, et si la victime refuse la réconciliation et demande juste, c'est que c'est un mauvais musulman. Et un mauvais citoyen rétif à la haute idée d'Etat de la réconciliation peut être un coupable adepte de l'Etat de droit.
M. H.
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