Trois ministères, ceux de l'énergie et des Mines, des Travaux publics et des Finances, ont été saisis pour arbitrer entre les deux parties : Sonatrach et l'administration. Jamais sans doute un ouvrage d'art n'a posé autant de problèmes que celui de l'échangeur des Quatre-Chemins à Béjaïa. Ce projet structurant, s'il en est, a accusé un retard avant que ne débutent les travaux, lesquels sont intervenus au début de l'année. Coup de théâtre : une opposition du groupe Sonatrach est venue stopper les travaux dont les délais de réalisation étaient de 18 mois. L'entreprise nationale des hydrocarbures ayant estimé que l'ouvrage d'art a empiété sur le couloir de servitude de son pipeline. Si pour l'heure, le veto est "verbal", des sources proches du dossier affirment que Sonatrach serait sur le point de porter l'affaire devant les juridictions compétentes. Cette situation n'a pas manqué de faire réagir le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, lequel a déclaré sur les ondes de Radio Soummam que "l'étude réalisée pour ledit projet a pris en compte toutes les données et toutes les dispositions nécessaires, y compris le pipe". En d'autres termes, il n'y avait aucun risque sur le couloir de servitude de ce pipeline. Autre exposé mis en avant par le wali, la valeur de l'échangeur des Quatre-Chemins, d'autant que Béjaïa n'a cessé de souffrir des décennies durant de l'absence manifeste d'un plan de circulation au niveau du chef-lieu de wilaya. Au niveau des autorités locales, on a préféré prendre les devants. Trois ministères, ceux de l'énergie et des Mines, des Travaux publics et des Finances, ont été saisis pour arbitrer entre les deux parties : Sonatrach et l'administration. Le chef de l'exécutif avait assuré sur les ondes de Radio Soummam que "plusieurs réunions de travail ont été tenues entre les parties concernées par la réalisation de ce projet, dont les représentants de la société nationale", sans pour autant aboutir à un terrain d'entente. Le wali de Béjaïa avait menacé aussi de recourir à la justice, convaincu que le pouvoir judiciaire allait exiger de l'entreprise nationale le déplacement de son pipeline dont la réalisation remonte à 1958, l'échangeur étant d'intérêt public. Pourtant, dans les faits, c'est Sonatrach qui aurait pris les devants en portant l'affaire devant la justice. Les dirigeants, qui n'ont pas souhaité entretenir la polémique, ont préféré observer un silence radio -absence de communication extérieure- convaincus d'être dans leur droit. M. O