Le chef de la délégation algérienne aux JO de Londres, Mohamed Azzoug, revient sur la participation de nos athlètes et sur leurs prestations. Liberté : Quel bilan faites-vous de la participation algérienne à ces 30es Jeux olympiques de Londres? Mohamed Azzoug : Il faut évaluer en fonction de la préparation mise en place par les fédérations sportives à destination de leurs athlètes. Toutefois, chaque olympiade à sa particularité. Par exemple, à Sydney en 2000, c'était le top de la participation algérienne parce qu'on a récolté plusieurs médailles notamment en athlétisme. En 2008, à Pékin, nous avons décroché deux médailles, une en argent et l'autre en bronze par les deux judokas, Haddad et Benyekhlef. À Londres, Makhloufi a offert à l'Algérie une médaille d'or, mais je reconnais que nous aurions pu prétendre à une meilleure moisson. Selon vous, les résultats obtenus sont-ils satisfaisants ? Avant les Jeux, l'Algérie a misé sur deux athlètes potentiellement médaillables. Il s'agit de Soraya Haddad en judo et Benchabla en boxe. Malheureusement, les choses ont mal tourné pour ces deux athlètes surtout pour Haddad qui a remporté une médaille à Pékin. Benchabla, quant à lui, n'a pas eu beaucoup de chance aussi en voyant son parcours stoppé en quart de finale, soit au seuil de la médaille olympique. Notons qu'en boxe, c'est une autre histoire, puisque nos pugilistes ont souffert de l'arbitrage qui a pénalisé et handicapé les boxeurs africains, et notamment ceux du Maghreb. Toujours est-il, je peux vous dire que la participation algérienne n'a pas été médiocre tant que l'Algérie a remporté une médaille d'or, ce qui n'était pas le cas lors des Jeux de Pékin. D'aucuns s'accordent à dire que la participation algérienne à ces JO a été un fiasco... À Londres, tout le monde a vu que la crème du sport mondial était présente. Ce n'est pas le haut niveau mais c'est le très haut niveau. Dans quelques disciplines, l'Algérie possède des athlètes d'un niveau mondial qui n'ont rien à envier aux autres athlètes, notamment en boxe, en judo ou en athlétisme. Cependant, il faut impérativement hisser notre niveau dans certains sports afin de rivaliser avec les ténors. Je dirais qu'il faudra relativiser la participation algérienne à Londres pour en tirer les leçons.