Les prêts non rémunérés (PNR) et les crédits accordés par l'Agence de gestion des microcrédits de la wilaya de Tamanrasset aux jeunes promoteurs pour l'acquisition de matières premières (AMP), durant les sept premiers mois de l'année en cours, ont été évalués à plus de 81 millions de DA. “Ces prêts, d'une valeur variant entre 40 000 et 100 000 DA, ont, explique le chargé de communication auprès de l'agence en question, Bensalem Ahmed, permis non seulement de réduire le taux de chômage dans cette wilaya du grand Sud, mais aussi d'ouvrir plus de perspectives quant à l'emploi des femmes au foyer ou encore des jeunes désirant monter de petits projets. De la période allant du 1er janvier au 31 juillet 2012, 1 433 dossiers ont été effectivement financés. Un chiffre record par rapport à l'année précédente où on avait, durant le 1er semestre, approuvé 905 dossiers d'un montant total avoisinant les 26 millions de DA." Dans le même contexte, notre interlocuteur a précisé que les PNR et les crédits AMP sont beaucoup plus octroyés pour revigorer les petits métiers et les jeunes artisans de la région qui se sont fixé pour objectif de pérenniser le patrimoine culturel que renferme la capitale de Tin Hinan. Chacun dans son univers, ils ont fait de leurs ateliers des espaces de création et de féerie où sont réalisées des œuvres fascinantes témoignant d'une richesse culturelle millénaire, léguée par les aïeux des Kel n'Ahaggar et ceux de Tidekelt. C'est ce que nous avons constaté en effet lors de l'exposition-vente, organisée dernièrement par l'Angem à la maison de l'Artisanat du centre-ville et à laquelle ont pris part près de 50 promoteurs. Une variété de produits artisanaux conçus par les Tamanrassetis, inspirés de l'histoire, on ne peut plus envoûtante de la perle du Sud a été ainsi étalée, notamment en ce qui concerne la vannerie et le travail du cuir. Les instruments de musique constituant la fierté de la femme targuie joliment drapée de son “tissaghnes" ne sont pas en reste puisque le fameux violon monocorde, l'imzad et le tindi, ont été omniprésents dans les stands agréablement ornés par les objets de décorations locales, tels issebrane, tachaihat et la fameuse clé de Tamanrasset. Dans le cadre des crédits alloués pour la création des micro-entreprises dont le montant ne dépasse pas le seuil du 1 000 000 DA, l'intérimaire du coordinateur de l'Angem a indiqué de son côté que “66 projets ont été financés depuis le début de l'année à ce jour contre seulement 9 en 2011. Cette nouvelle formule ayant permis de booster particulièrement les secteurs des services et d'agriculture dans les localités enclavées, a coûté à la trésorerie de l'agence pas moins de 20 millions de DA, dont 11,35 en 2012 et 9,02 en 2011". Un paradigme de réussite ! Benbelal Boudjemaâ, 47 ans, a choisi d'investir dans l'aviculture. Après moult péripéties, il a réalisé l'importance de ce créneau d'investissement eu égard aux potentialités existantes. Un rêve vite exaucé après avoir eu le précieux prêt de l'Angem en 2011. Après une année d'activités, la capacité productive de son poulailler passe de 1 000 à 3 000 poulets. Aujourd'hui, Boudjemaâ est devenu un paradigme de réussite pour nombre de jeunes et un exemple à suivre pour ceux qui se morfondent dans le chômage mais aussi pour les promoteurs qui ont été orientés vers les secteurs d'activité saturés où les chances de réussite sont très minimes. “Au départ j'ai bénéficié d'un prêt de 100 000 DA pour démarrer. Au bout d'une année, j'ai réalisé que ce créneau est prometteur en dépit des difficultés rencontrées sur le terrain. Actuellement, je compte étendre mon activité afin de générer de nouveaux postes d'emploi et par ricochet approvisionner régulièrement le marché local en poulet de chair. Ce dessein permettra par conséquent d'exhorter d'autres jeunes à investir dans ce secteur qui demeure sous-exploité malgré les mesures prises par les autorités pour son développement", a-t-il attesté.