À long terme, plus de 20 villages touristiques d'une capacité de 1 000 bungalows seront érigés par le tour-operateur historique alors que le projet des campings sera lancé à partir de 2013 pour contribuer à enrichir la capacité d'accueil. L'Office national algérien du tourisme (Onat) fait sa mue. Et pour cause, les pouvoirs publics ont décidé de lui soustraire le créneau “émission" pour ainsi se consacrer au réceptif et au développement du tourisme local. Pour se faire, de grands chantiers sont engagés à moyen et à long terme afin de passer à une politique de tourisme agressive, avec en amont une force de frappe basée sur la refonte du réseau et la formation en continu du personnel, et en aval avec l'acquisition de nouveaux moyens pour se démarquer de toute providence. Le patron de l'Onat, Mohamed Chérif Selatnia, a dévoilé, à Liberté, les grands axes de cette nouvelle politique et la stratégie tracée avec son réseau de 28 agences implantées à travers le territoire national. D'emblée, l'opérateur a mis en avant tous les aspects inhérents à cette conversion. “Autrefois, c'était le client qui venait chez nous. Nous avions les créneaux du hadj et de la omra, comme nous avions les autres missions classiques, dont l'assistance et la billetterie. Aujourd'hui, c'est à nous d'aller vers le client. Donc, l'objectif principal de cette conversion réside dans la formation et le recyclage, du chef d'agence jusqu'à l'agent commercial, et donner un nouveau look à l'Onat. Chaque produit sera labellisé au nom de l'Onat, ce qui devra conférer plus de punch à nos missions et à nos produits sur la place publique", révélera M. Selatnia. Celui-ci a indiqué que des campings allant sur des surfaces de 15 hectares seront construits à moindre frais à partir de 2013 afin d'encourager le tourisme local, avec en sus un rapport qualité/prix. Tout autour, il y aura des commerces, des services, des aires de jeux, des salles de conférences, etc. L'opération-pilote sera lancée à partir de Béjaïa où deux campings sont déjà prévus. Suivra le projet de plus de 20 villages touristiques, dont des sites exclusivement réservés aux VIP. Chaque village touristique aura une superficie qui pourrait accueillir 100 bungalows (entre F3 et F4) pour développer le tourisme balnéaire et saharien. “Nous assurerons toutes les prestations dans les campings et les villages et à des prix défiant toute concurrence. Ceci en plus de nos missions définies par les cahiers des charges, comme la réservation, l'accueil, le transfert, l'assistance et la billetterie. Cette année, il y avait une forte demande. Raison pour laquelle nous redoublerons nos capacités pour l'année prochaine. C'est dire que cela marche très bien et nous sommes déterminés à mener ces projets à terme grâce à nos compétences", a-t-il ajouté. Le tourisme réceptif en point de mire Notre interlocuteur a également révélé que son organisme a développé le réceptif, et ce, en accueillant des groupes d'étrangers dans le cadre du tourisme culturel. En ce sens, un partenariat a été signé avec des Français pour lancer plusieurs opérations à partir du mois d'octobre 2012 avec des séjours dans le Nord et dans l'Est algériens. En revanche, d'autres programmes sont déjà inscrits pour l'ouest du pays, pour le tourisme d'affaires, et pour le Grand-Sud, pour le tourisme saharien. D'ailleurs, avec la nomination d'un tout nouveau DG régional à l'Est, les choses commencent à bouger alors que l'Onat avait lancé des programmes ambitieux à même de revoir les programmes de toutes les agences pour fructifier leurs positions dans le réceptif et le tourisme local. Sur ce chapitre, M. Selatnia a révélé que son organisme s'appuie sur les conventions signées avec Air Algérie, certes, mais devra acquérir, très prochainement, une flotte de bus haut de gamme pour ses programmes de randonnées, d'excursions et de transferts. “Nous sommes convaincus de notre stratégie. À moyen terme, l'Onat, considéré depuis des lustres comme une pépinière de cadres du tourisme et de tour-operateurs historiques, sera en pole position. Nous avons notre politique, les moyens et la volonté", conclura M. Selatnia. F B