Résumé : Yacine reçoit Sara, et tout comme la fois précédente procède au traitement de sa carie. Cette dernière n'était pas contente de rencontrer une patiente dans son cabinet. Est-ce de la jalousie ? se demande-t-elle. A la fin de la séance, Yacine revient à la rescousse. Il recommence à la courtiser. Sara s'énerve, mais il la prend de court en lui demandant de l'épouser. La jeune femme ouvre les yeux tout grands et demeure muette un moment avant de prononcer : - Maintenant, c'est toi qui me prends pour une idiote. - Pas du tout Sara..., murmure-t-il en s'approchant d'elle. Il la prend par les épaules et l'attire vers lui : - Je veux t'épouser Sara. Je veux que tu sois à moi pour la vie. S'il te plaît ne refuse pas. Elle porte une main à son front, puis la laisse tomber. Non elle ne délirait pas... Elle n'avait pas de fièvre. - S'il te plaît Sara, ne me repousse pas. - Mais c'est insensé Yacine. - Pourquoi insensé ? - Je crois que tu vas trop vite en besogne. On se connaît à peine. - Pourquoi attendre davantage, alors que le destin semble propice ? - Je ne connais encore rien de toi Yacine... Et toi non plus, tu ne connais rien de moi. - Assez cependant pour passer des nuits blanches à penser à toi. S'il te plaît Sara ne me repousse pas... J'en mourrais ! Je suis si épris que je ne sais plus quoi faire... Il m'arrive de faire des cauchemars... Je te vois partir avec d'autres hommes... Je me réveille alors en sursaut et trempé de sueur... Que veux-tu de plus que ça pour te montrer mon attachement ? Elle pousse un long soupir avant de répondre : - Je ne peux pas prendre l'initiative de t'accorder ma main parce que tu me demandes en mariage à un moment et à un endroit fort mal choisis. Il sourit : -C'est le seul moment et le seul endroit que j'ai pu trouver jusqu'à présent. J'aurais pu bien sûr te proposer un rendez-vous plus galant... Mais j'appréhendais tant ta réaction... Elle toussote : - Bien... Tentons de nous conduire en gens de bonne société... Nous avons tous les deux nos familles aussi... Ne juges-tu pas opportun donc de les consulter d'abord avant de prendre une décision ? - Mais je voulais tout d'abord avoir ton opinion... Elle soupire encore : - Je pensais que les choses sérieuses, telles que le mariage, prenaient bien plus de temps... Mais je découvre que parfois cela ne prend que quelques secondes... - Pourquoi attendre, lorsque Dieu lui-même me mets en face d'une réalité que je ne peux nier. J'ai pris cette décision bien plus tôt qu'aujourd'hui... Il soupire : - Je voulais déjà t'en parler lors de notre précédente entrevue, mais tu ne m'as pas facilité les choses... Alors, ne voulant pas encore rater l'occasion aujourd'hui, je n'ai pas jugé opportun de prendre des gants pour te demander d'être ma femme. Bien sûr, nous allons aussi informer nos familles respectives... Cela va de soi... Tu n'auras qu'à fixer la date qui t'arrange pour que mes parents se présentent chez les tiens, selon nos traditions. Il se tait et contemple ses ongles. Sara se met à réfléchir rapidement. Cela fait des années qu'elle échafaudait les scénarios les plus fous sur ce "prince charmant" qui deviendra un jour son compagnon dans la vie, et sur le romantisme élégant qu'il allait déployer pour demander sa main. L'homme de ses rêves n'était pas venu... Enfin pas avec la manière à laquelle elle s'attendait. Elle ne savait plus quoi répondre à Yacine. Refuser sa proposition ? Rater le coche ? Alors qu'elle voulait justement rencontrer un homme aimant et prévenant ? C'était trop beau. Trop rapide aussi... Yacine la rencontre deux ou trois fois et lui propose le mariage. Cela s'est passé aussi vite qu'un orage après une journée torride. - Alors Sara, tu as perdu ta langue ? Elle le regarde et sourit : - Non pas ma langue. J'ai perdu plutôt ma sagacité. Je ne devrais pas tarder ainsi dans un cabinet dentaire après les heures de travail et surtout après avoir terminé ma séance de soins. Il hausse les épaules : - Pourquoi détournes-tu la conversation ? - Je ne la détourne pas. Je voulais juste te dire que si j'avais gardé, ne serait-ce qu'un semblant de sagesse en moi, je n'aurais pas hésité à quitter les lieux, mais... Je crois que je deviens moins sage avec l'âge. Je suis un peu folle... Voilà... - Une douce folie. J'aime bien ta folie Sara. Elle me permet de comprendre que tu ne refuses pas ma proposition. (À suivre) Y. H.