Accompagné à bord de l'avion qui assurait la liaison entre Alger et Oran et accueilli par une troupe folklorique qui a créé une ambiance festive au chapiteau de l'aéroport Ahmed-Benbella, l'entraîneur suisse Raoul Savoy, qui y a du reste vu un “bon signe du destin", est arrivé comme convenu jeudi en soirée à El-Bahia pour succéder au Belge Luc Eymael à la tête de l'équipe professionnelle du Mouloudia. Trouvant à son accueil le manager général Haddou Moulay, son fidèle adjoint Agbo Hans, le secrétaire général Toufik Bellahcène et le président du comité de supporters Salem Fodhil, le technicien hispano-suisse n'a pas dérogé à sa ligne de conduite et à son discours politiquement correct et tellement optimiste. “Toutes les équipes que j'ai réussi à sauver de la relégation ont terminé, la saison suivante, parmi les cinq premiers du classement. Aucune de ces équipes n'a revécu les difficultés et les moments pénibles qu'elle a connus avant mon arrivée. C'est ce que j'ambitionne de rééditer avec le Mouloudia d'Oran où je retrouve Agbo Hans et Haddou Moulay sur lesquels je compte énormément pour entamer efficacement mon travail", assurera un Savoy toujours aussi souriant mais avec quelques kilos de plus par rapport à la fin de la saison dernière. Le revenant Savoy indiquera s'attendre, également, “à ce que beaucoup de joueurs de l'actuel effectif soient contents de me revoir et de retravailler sous ma coupe, comme il y en aura certainement qui ne seront pas ravis de me revoir ici", allusion faite aux indisciplinés que compte le groupe mouloudéen. Et même s'il confirme n'être “ni juriste ni avocat pour évoquer la situation administrative du club", Savoy affirmera, sans surprise, “être à 200% avec Youssef Djebbari". Un Djebbari, par ailleurs, conforté, d'une manière indirecte, par les déclarations du notaire qui a établi les procès-verbaux publiés mercredi dans le quotidien étatique El-Djoumhouria et qui relèvera intelligemment “le vide juridique existant". Maître Benhamza Mehdi fera, à ce sujet, remarquer que contrairement à ce qu'ils prétendent, Larbi Abdelilah et Hassan Kalaïdji ne sont pas les actuels patrons du MCO, pour la simple et bonne raison que la SSPA-MCO se trouve sans P-DG et qu'il faudrait, au contraire, réunir au plus vite le conseil d'administration pour en élire un nouveau, afin que le compte bancaire de la société sportive puisse être débloqué, afin de régulariser la situation financière des joueurs et permettre à la vie de l'équipe professionnelle de retrouver son cours normal. En langage décrypté et plus clair, tout porte à croire que Kalaïdji et Abdelilah se soient précipités sans prendre en considération la gravité de leur acte, ni les terribles conséquences qui en découlent en “décapitant" la SSPA-MCO. Ils s'en sont, d'ailleurs, certainement rendu compte jeudi, lorsqu'ils poireautèrent jusqu'à 16h à la banque sans pouvoir accéder au compte, car n'ayant ni le statut juridique ni la possibilité d'en retirer de l'argent, vu qu'il est toujours bloqué. En privant la SSPA-MCO de ses ressources financières, sans pour autant réellement écarter définitivement Youssef Djebbari de sa présidence dans la mesure où l'affaire est toujours en justice, Abdelilah et Kalaïdji ont, surtout, bloqué l'équipe professionnelle et gelé les avoirs de ses joueurs que symbolise ce 1,6 milliard de centimes versé par l'opérateur de téléphonie mobile Nedjma. Et lorsqu'on sait, au MCO plus qu'ailleurs, que les joueurs sont complètement démobilisés lorsqu'ils sont privés de leur argent, l'on comprend mieux l'inquiétude et l'incompréhension des supporters vis-à-vis de la démarche suicidaire du duo Kalaïdji-Abdelilah. Même si les dérives solitaires et individualistes de Djebbari avaient causé du tort à l'image de marque du Mouloudia d'Oran, ce qu'ont fait et continuent de faire Abdelilah et Kalaïdji risque de nuire encore plus à la bonne entame de saison des Rouge et Blanc d'El-Hamri. Cela relève de la pure inconscience ou ignorance des lois et règlements en vigueur et donne, encore une fois, un aperçu de l'inénarrable incompétence de ces déclarés (ir)responsables qui ont failli mener le MCO la saison dernière vers la Ligue 2, n'était le sursaut d'orgueil et l'intervention salvatrice du CSA et de son président... Youssef Djebbari. Rachid BELARBI