La solution proposée par Benzaghou est d'ouvrir une nouvelle université des sciences et de la technologie. À défaut, ce sureffectif, qui dépasse les prévisions de l'USTHB (l'effectif est passé de 20 000 à 32 000 étudiants), poserait problème sur le plan de l'organisation de l'enseignement pour manque d'espace. L'université Houari-Boumediene, qui s'étend pourtant sur une grande superficie, s'avère de plus en plus exiguë et ne peut plus contenir, du moins dans de bonnes conditions, le flux des nouveaux étudiants. C'est ce qui ressort, principalement, de la longue conférence de presse donnée hier par le recteur au siège de l'USTHB autour de la rentrée universitaire 2012-2013 qui a eu lieu le 2 septembre dernier. Il est vrai que le choix de son université par les bacheliers fait quelque part plaisir à Benzaghou, mais à l'allure où vont les choses, il est à craindre que cette croissance ne soit source d'énormes difficultés qui évidemment influera sur le rendement et la qualité de l'enseignement. Le recteur de l'USTHB profite de cette nouvelle rentrée universitaire pour tirer la sonnette d'alarme. D'un effectif de 20 000 étudiants inscrits, l'université est passée cette année à pas moins de 32 000, dont 7 601 nouveaux étudiants répartis en cinq domaines. “Ce qui est énorme ! C'est beaucoup et cela pose problème et interrogation", soutient le conférencier. Et d'ajouter que “la croissance des effectifs a dépassé les 20%. Ceci n'était pas prévu dans le plan quinquennal établi par l'université. Nos prévisions s'arrêtaient à 20 000 étudiants. Là nous les dépassons largement." Et comme les mesures ne suivent pas cette évolution inattendue, l'USTHB se retrouve dans une situation bien délicate. Il y a eu, certes, ces dernières années, des extensions où de nouvelles facultés ont vu le jour telle celle des mathématiques, mais ceci n'est pas suffisant pour contenir l'arrivée en masse de nouveaux étudiants. La solution ? Le recteur de l'université Houari-Boumediene n'en voit pas trente-six mille et plaide pour “l'ouverture d'une nouvelle université des sciences et de la technologie à Alger". Pour lui, si la nouvelle structure de Sidi-Abdallah n'est pas utilisée pour absorber cet afflux, “des problèmes se poseront à l'USTHB". Le conférencier qui écarte le problème d'encadrement, citera d'autres contraintes et principalement, celle de la difficulté d'organiser les enseignements du fait que l'espace actuel, aussi grand soit-il, s'avère très étroit et insuffisant. Pour permettre à tous les étudiants de suivre leurs cours, il faut “ouvrir l'université le samedi et prolonger le créneau horaire jusqu'à 18h". Et ceci, reconnaît Benzaghou, aboutira à une autre contrainte à savoir le transport à une heure aussi tardive pour les étudiants et les enseignants. Le conférencier dira à propos du transport que l'université attend toujours les propositions du ministère des Transports par rapport à la meilleure formule et les conditions de son utilisation par les étudiants. Cependant, toutes ces contraintes et bien d'autres ne freinent pas outre mesure la volonté des responsables de l'université d'offrir un enseignement de qualité aux étudiants et d'ouvrir tous les créneaux de formation. Outre la formation LMD, qui est pratiquement généralisée, l'université propose des formations doctorales : 274 postes en 3e cycle et 86 postes en magister. Baisse du niveau des diplômés de l'USTHB ? Pour le recteur de l'université de Bab-Ezzouar, le niveau est “une question d'appréciation". Pour répondre à la question de savoir s'il y a réellement une baisse du niveau des diplômés de son université, il “adoptera une position statisticienne" en laissant entendre que la qualité de l'enseignement et le niveau peuvent être influés par le nombre d'inscrits. Mais une chose est sûre, pour lui, “tous les étudiants ne peuvent pas être au top, ça je ne le garantis pas !" Eloigner la phobie de l'électrocution dans les labos Le problème de la sécurité au sein de l'université notamment lors des travaux pratiques dans les laboratoires a été également abordé. Le conférencier, qui avoue ne pas avoir les résultats de l'enquête qui a été déclenchée à la suite du décès de l'étudiant électrocuté “car c'est la justice qui s'en charge", dira que des mesures ont été prises pour sécuriser le matériel et les équipements. “Nous avons fait appel à un bureau d'expertise pour vérifier le réseau électrique et contrôler le réseau de prévention contre les incendies". À signaler enfin qu'au chapitre des nouveautés, l'université a ouvert pour cette année un master en sécurité des systèmes informatiques et ce, en raison de la forte demande des entreprises. l'USTHB tente de former les étudiants selon les besoins du marché, mais ceci ne semble pas très évident. Les dernières statistiques de l'ONS sur le chômage des diplômés surprennent Benzaghou qui estime qu'il faudrait “analyser ce phénomène et prendre des dispositions". M.B