Le congrès fédéral tenu par le FFS, hier à Tizi Ouzou, n'a pas été seulement une occasion pour son premier secrétaire, Ali Laskri, de donner ses orientations concernant la préparation des élections locales du 29 novembre prochain, mais aussi une opportunité pour répondre aux “détracteurs", de l'intérieur et de l'extérieur, du FFS. Outre ses attaques et ses leçons concernant le professionnalisme de la presse, devenues une pratique courante dans ce parti démocratique et défenseur des droits de l'Homme, Ali Laskri a surtout répondu à ceux qui accusent le FFS de “proximité avec le pouvoir" depuis sa participation aux élections législatives du 10 mai dernier. “Personne ne peut dévier le FFS de sa ligne politique. Notre participation aux législatives est, je le rappelle, tactique qui, tout en restant dans la ligne stratégique du parti, nous permet d'œuvrer à construire une alternative démocratique pacifique au régime destructeur, despotique et corrompu", dira d'emblée Ali Laskri comme pour démentir tous les reproches formulés par les dissidents de son parti. Sur sa lancée, Ali Laskri n'hésitera pas à descendre en flammes le relookage récent du gouvernement. “On a tous suivi le scandale de l'autoroute Est-Ouest et aujourd'hui on ne trouve pas mieux que de créer un parti au ministre en charge de ce secteur, ce ministre qu'on maintient même dans son poste : c'est ça un gouvernement ? Il n'y a aucun compte qui est demandé dans ce pays : c'est criminel", fulmine le premier secrétaire du FFS tout en mettant l'accent sur l'absence, d'un côté, de la bonne gouvernance et, d'un autre, le droit du peuple algérien à tout savoir sur les richesses du pays qui sont, considère-t-il, énormes. C'est ainsi que Laskri a averti quant à d'éventuelles explosions sociales à l'avenir si rien n'est fait. “La crise que nous vivons depuis 1988 peut revenir à tout moment, on a vécu des situations explosives et chaotiques que nous risquons de revivre à tout moment alors que le pouvoir continue à ne réagir que par la répression et jamais par le dialogue et la médiation avec toutes les franges de la société", dira-t-il, non sans souligner que cette situation n'est pas sans danger. Un danger qui, estime-t-il, pose jusqu'à la problématique de la stabilité et de la cohésion nationale. Une des problématiques, d'ailleurs, qui a mené le FFS, a expliqué Laskri, à participer aux dernières législatives. “Avec ce qui se passe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, et les intérêts énormes convoités par l'Occident, cette question de cohésion et de stabilité nationale reste d'actualité, et c'est un devoir de fidélité pour ceux qui ont libéré le pays que de le protéger." Ce qui ne peut être possible, aux yeux de Laskri, sans une bonne gouvernance, un développement durable, une réelle prise en charge des aspirations et de la représentation du peuple. Ali Laskri n'a pas achevé son discours sans appeler à choisir des candidats intègres et crédibles aux prochaines élections locales pour, d'un côté, éviter de reproduire l'échec essuyé en 2007 et éviter les foudres de ceux qui attendent le FFS au virage aujourd'hui. S L