La «bourrasque» qui a secoué le FFS depuis sa décision, au mois de mai, de participer aux législatives, est, semble-t-il, passée. Intervenant à l'occasion du congrès fédéral du FFS de la wilaya de Tizi Ouzou, tenu à la maison de la culture Mouloud-Mameri , le premier secrétaire national du plus vieux parti de l'opposition, Ali Laskri, est longuement revenu sur des sujets politiques d'actualité et sur les prochaines élections locales, tout en rassurant ses militants quant à la «bonne santé du FFS». «On reproche au FFS d'avoir participé aux dernières législatives pour la stabilité politique du pays. Effectivement, c'est le cas. Le changement par la voie pacifique et démocratique est le cheval de bataille de notre parti depuis sa création. Il ne cautionnera jamais les réformes politiques initiées par le pouvoir qui ne sont, à vrai dire, que de la poudre aux yeux. Ceux qui nous critiquent oublient qu'à la tête de notre formation, il y a un homme qui s'appelle Hocine Aït Ahmed et qui a entamé son combat démocratique en 1940. Ce n'est pas, aujourd'hui, qu'on va lui donner des leçons et des conseils politiques. Cet homme a même refusé d'être chef d'Etat, par la force de ses convictions et son amour pour le pays», dira Laskri, en réponse aux détracteurs du FFS. «Personne ne pourra dévier le FFS de sa ligne politique», ajoute-t-il. L'orateur, qui s'exprimait tantôt en arabe, tantôt en français et en kabyle, fera rappeler que Aït Ahmed avait averti, durant la décennie noire déjà, du danger qui guette notre pays par l'aggravation de la situation sécuritaire dans les pays dits du Sahel, mais personne ne lui avait prêté attention. Pour le FFS, les prochaines échéances électorales locales sont un autre rendez-vous décisif qu'il prépare activement. Le parti compte reconquérir le terrain, pas seulement dans les wilayas du centre du pays, «mais à travers les quatre coins de l'Algérie», précise le numéro deux du FFS. «Ce qui est arrivé à notre parti lors des élections locales de 2007 ne se reproduira plus. Les listes des candidats seront élaborées démocratiquement et dans la transparence la plus totale». Une manière pour Laskri de critiquer son prédécesseur, Karim Tabbou, qui a perdu les locales en 2007 à Tizi Ouzou. «La nomination du nouveau gouvernement est un non-événement» S'exprimant pour la première fois sur la nomination du nouveau gouvernement, Ali Laskri n'a pas mâché ses mots pour critiquer vertement certains membres du gouvernement de Sellal et de qualifier cette nomination de «non-évènement pour le FFS». Il dira à ce sujet : «Ni la nomination d'un nouveau gouvernement ni les réformes politiques initiées par le pouvoir ne pourront changer la misère dont souffrent au quotidien les Algériens. Seule l'élection d'une nouvelle Assemblée constituante, une revendication qui date des débuts des années 1930, en Algérie, pourrait sortir le pays de l'impasse et le sauvera de la crise multidimensionnelle qui s'amplifie». Laskri n'a pas manqué de critiquer le ministre des Travaux publics Amar Ghoul, reconduit à son poste. «Ghoul est récompensé pour son scandale financier de la réalisation de l'autoroute Est-Ouest. Ils lui ont même créé un nouveau parti politique. De cette manière, l'Algérie n'évoluera jamais», dira Laskri, ajoutant sur un ton humoristique, «c'est normal qu'avec des institutions pareilles, des moustiques empêchent les travailleurs de Rouiba de travailler». Ce dernier, encore une fois, n'a pas ménagé la presse. Il qualifiera son travail de partial et de manque de professionnalisme.