L'Organisation nationale du patronat et des entrepreneurs (OPNE) veut s'impliquer davantage dans la relance économique du pays, après avoir boudé les précédentes tripartites des gouvernements Ouyahia et Belkhadem. La nomination de Abdelmalek Sellal et de son staff est un “soulagement", estime le porte-parole de l'organisation, Messaoud Fellah. Réunis avant-hier à Constantine, à l'occasion de la tenue de la première conférence socioéconomique de la wilaya, le SG de l'ONPE ainsi que son équipe ont insisté auprès des participants sur la nécessité de s'associer au plan du nouveau gouvernement qui envisage l'amélioration du climat des affaires dans le pays. En dépit de la faible participation des chefs d'entreprise de la wilaya de Constantine, cette réunion était surtout l'occasion pour discuter des problèmes que rencontrent les entrepreneurs voulant investir. M. Fellah qui est aussi conseiller du président de l'OPNE explique : “Nous sommes ici pour sensibiliser les entrepreneurs à prendre part à la reconstruction du pays. Nous faisons confiance au nouveau Premier ministre, M. Sellal, ainsi qu'à son équipe. Il y a trop de bureaucratie, nous espérons un allégement des procédures par le gouvernement Sellal, et si on nous demande de participer à la prochaine tripartite, nous serons présents." Pour témoigner de la dégradation du climat des affaires au niveau local ces dernières années, nous avons assisté lors de cette rencontre au coup de gueule d'un cadre de l'OPNE, Mohamed Kamouche, investisseur spécialisé dans l'extrusion de l'aluminium. Installé depuis 2003 dans la zone d'activité de la commune de Zighoud-Youcef, il nous raconte ses déboires. “J'ai autofinancé mon usine et j'ai formé des ingénieurs algériens en Chine. On m'a accordé une parcelle de terrain dans la zone industrielle de Zighoud-Youcef qui n'est branchée ni au gaz ni à l'électricité, et qui est dépourvue d'une route praticable. Pour travailler, je suis obligé de faire fonctionner mes machines au mazout, ce qui me revient 12 fois plus cher que si j'avais le gaz. Ni le chef de daïra ni le P/APC ne peuvent faire bouger les choses, j'ai alors posé mon problème à la secrétaire de l'investissement de la wilaya pour qu'elle me prenne un rendez-vous avec le wali, en vain, car lui seul peut trouver une solution. Il est temps que les autorités locales se préoccupent de mon cas, j'ai investi 8 milliards de centimes dans ce projet", regrette cet entrepreneur qui envisage de porter l'affaire devant les plus hautes instances du pays. D B.