C'est à la veille d'une date mémorable et symbolique, celle du 5 octobre, que l'APC d'Iferhounène a inauguré deux statues, à l'effigie d'un homme et d'une femme combattants, érigées en mémoire des 1 600 martyrs de la daïra tombés au champ d'honneur. Cette circonscription regroupe trois communes, Illiltène, Iferhounène et Imsouhal. La figure féminine de ces statues, debout face à la montagne du Djurdjura, nous rappelle inéluctablement le sacrifice de toutes ces femmes moudjahidate qui ont bravé les foudres de l'armée coloniale aux côtés des hommes dans les maquis. Lors de la même cérémonie, il a été procédé, en présence d'une foule nombreuse, à l'inauguration du musée de la Révolution, une structure fraîchement achevée, avec les noms des martyrs inscrits sur le marbre. Sur l'immense mur d'enceinte qui enserre le site, les portraits des figures mythiques de la Révolution algérienne dont Amar Ath Chikh, Larbi Ben M'hidi, Krim Belkacem, assassiné le 18 octobre 1970, Abane Ramdane, assassiné le 2 décembre 1957, le colonel Amirouche Aït Hamouda, Mustapha Ben Boulaïd, le colonel Mohand Oulhadj, le colonel Amar Ouamrane, le colonel Si El-Haouès, le colonel Zighoud Youcef, Didouche Mourad, le colonel Mellah dit Si Chérif, assassiné le 31 mars 1957 et le colonel Si Salah. Ces prestigieuses représentations ont été réalisées au lieudit Tizi-Bouirane, littéralement : Le col des Lions, face au “Mont ferratus" : la Montagne de fer comme nommèrent les Romains la prodigieuse chaîne du Djurdjura. Au musée, des plaques commémoratives, où sont gravés en lettres d'or les noms des martyrs, accompagnés de leurs photographies, sont exposées aux visiteurs ; cette fresque vient rappeler ces révolutionnaires qui ont donné leur vie pour un idéal plus grand, l'Indépendance de leur pays. Un saut dans la mémoire qui évoque le souvenir des ces hommes et de ces femmes qui ont su arracher la liberté au prix de leur sang. Un hommage aux hommes, mais aussi aux femmes, à celles qui ont su s'inspirer de Lala Fadhma n'Soummer dont le village est à deux coudées de ce monument. Les martyrs sont revenus cette semaine à Iferhounène. À la croisée des chemins, sur le col des Lions, ces effigies interpelleront notre jeunesse, elles sauront parler à la mémoire et à la conscience pour insuffler l'amour de la patrie, celle qui les a vus naître. L'ouverture de la cérémonie a été effectuée par les autorités locales, en présence des autorités de wilaya, notamment le P/APW et le wali de Tizi Ouzou. Lors de son intervention, le président de l'APC d'Iferhounène a relevé l'absence remarquée du ministre des Moudjahidine qui n'a pas daigné, dit-il, “marquer de sa présence la commémoration de ces 1 600 martyrs". “Un devoir raté par le ministre !", a-t- il dit. Selon le maire d'Iferhounène qui n'a pas mâché ses mots, “ces martyrs auxquels on doit tout, ont été oubliés depuis 50 ans ! Quel malheur !", a-t- il ajouté, avant de conclure, s'adressant aux hautes autorités : “À vous les hydrocarbures et à nous l'histoire !" Pour sa part Yaha Abdelhafid, ancien officier de l'ALN, a tenu à remercier le P/APC d'Iferhounène pour cette initiative qui a rassemblé les noms des martyrs de la région et des acteurs de la Révolution en un seul mémorial, de manière à évoquer l'histoire dans tous ses aspects. Le wali de Tizi Ouzou a rappelé le sacrifice de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui ont donné leur sang pour libérer le pays du joug des colons. “Nous sommes fiers de ce que la région de Tizi Ouzou a donné au pays", a-t- il déclaré. Le responsable à l'ONM de Tizi Ouzou a rappelé le combat et le rôle de la femme durant la Révolution : “C'est un symbole d'unité nationale". K T