La fermeture des commerces durant et après l'Aïd a fait réagir, pour cette fois, les organismes habilités à gérer les commerces. Ministères du Commerce, de l'Intérieur et de l'Agriculture et l'UGCAA sont résolus à assurer une continuité de l'activité commerciale durant et après la fête de l'Aïd pour éviter au citoyen la pénurie des fêtes écoulées. Le 11 du mois en cours, le ministère du Commerce a émis une circulaire dans laquelle il appelle les commerçants en leur demandant à ouvrir boutique durant cette période. Cette décision, quoiqu'elle “n'oblige" pas les commerçants à assurer la permanence, laissent entendre que des sanctions seraient prises contre les contrevenants. L'idée d'assurer les permanences commence déjà à faire son petit bonhomme de chemin. Hier, c'est Salah Souilah, secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui, lors d'un point presse, a souligné que l'union “va assurer jusqu'à 50% de l'activité", soit la moitié des commerçants algériens qui vont répondre à l'appel des autorités. L'opération, a précisé le conférencier, se fera en collaboration avec les responsables des bureaux de wilaya de l'union. “Nos adhérents assureront le contrôle et le suivi de l'opération sur le terrain", a encore ajouté M. Souilah, qui précise, par ailleurs, que “les boulangers, les marchands de fruits et légumes, les travailleurs des stations-services...", seront de la partie. “Les walis et les P/APC seront impliqués dans l'opération", a informé le conférencier. Les listes des commerçants sont d'ores et déjà confectionnées par l'UGCAA qui compte “choisir un commerçant pour chaque activité dans une zone précise". Plus explicite, il a assuré que tous les commerçants seraient concernés par cette mesure. “Il y aura deux équipes qui vont assurer la permanence durant les deux jours de la fête. La première équipe travaillera le premier jour et la seconde durant la deuxième journée", a-t-il indiqué. “Les listes sont à l'étude dans les bureaux de l'union à travers le territoire national", a-t-il souligné, en outre. Cette mesure touchera, outre les boulangers et les marchands de fruits et légumes, les pharmaciens, les bouchers, les stations-services, les grossistes et même les minoteries, les restaurants, les producteurs de lait. À propos des sanctions prévues contre les contrevenants, M. Souilah a précisé que “ceux qui ne répondront pas favorablement à cet appel, et s'ils sont désignés pour assurer une permanence, seront passibles d'un mois de fermeture et d'une amende". Puis d'ajouter que l'UGCAA “ne va pas défendre ceux qui enfreindraient la loi". “Vous n'êtes pas libres, Messieurs les commerçants", a déclaré le SG de l'UGCAA. Allusion faite à “ceux qui tenteraient d'enfreindre la décision". Pour lui, même l'activité commerciale est libérale, mais il n'en demeure pas moins “qu'elle relève du service public qu'il faut assurer en continuité". Questionné sur la flambée des prix à l'approche des fêtes, M. Souilah a plaidé pour le plafonnement des prix et des marges bénéficiaires, notamment des produits locaux. M M