Farid Nezzar, président du CAB, se dit prêt à collaborer avec toutes les instances pour faire éclater la vérité sur l'affaire de tentative de corruption dont son club a fait l'objet de la part d'un membre du club de la JS Saoura. Dans une déclaration faite hier à Liberté, le patron du CAB révèle : “Je vais d'ailleurs me rendre demain, (ndlr, aujourd'hui) à la Ligue professionnelle de football pour déposer le dossier qui comprend toutes les pièces justifiant la tentative de corruption dont mon club a été victime de la part d'un manager du club de Saoura, comme je l'ai révélé la semaine passée à la presse nationale. À cet effet, je compte saisir l'occasion de ma présence à Alger pour rencontrer Mahfoud Kerbadj, s'il est disposé bien sûr, afin de lui expliquer cette histoire de corruption, je suis prêt à être auditionné par n'importe quelle instance et à n'importe quel moment, pourvu que cette affaire ne soit pas étouffée. Je suis disposé à donner plus de détails sur cette affaire, puisque j'ai les enregistrements prouvant mes propos, c'est moi la victime dans cette histoire, je veux faire éclater toute la vérité", nous dira-t-il. Interrogé pour savoir s'il a reçu une convocation de la part de la commission de discipline de la LFP, notre interlocuteur répond par la négative. “Au moment où je vous parle, je n'ai encore rien reçu de la part de la CD de la LFP, mais je le répète encore une fois, c'est moi qui vais partir demain lundi à Alger pour aider la commission dans son travail. J'irai jusqu'au bout, je ne me tairai pas tant que cette affaire n'aura pas été traitée à fond, il y va de la crédibilité des instances de notre football", assure-t-il. Pour rappel, la LFP a annoncé mercredi dernier qu'elle a décidé d'ouvrir une enquête et qu'elle a saisi la commission de discipline pour traiter cette affaire et auditionner toutes les parties. La Ligue de football professionnel a indiqué, dans un communiqué publié sur son site Internet, qu'elle a été destinataire d'un courrier officiel de la part du CA Batna. Dans cette correspondance, les dirigeants du club informent la LFP “des agissements, contraires à l'éthique sportive, des dirigeants du club de la JS Saoura" à la veille de la rencontre entre ces deux équipes pour le compte de la 8e journée du championnat de Ligue 1, jouée le mardi 23 octobre. La LFP annonce qu'elle a décidé d'ouvrir une enquête et qu'elle a saisi la commission de discipline pour traiter cette affaire et auditionner toutes les parties. En outre, le président de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, a dénoncé les “tentatives de déstabilisation" visant son club après les accusations de corruption dont il a fait l'objet de la part de dirigeants du CA Batna. “Ces accusations sont infondées. J'affirme que je suis le seul représentant de l'équipe, ainsi que le manager Khelil qui, lui, a une licence officielle pour exercer ses fonctions", a déclaré le président de la JS Saoura à l'APS. Selon le président du CA Batna, Farid Nezzar, deux joueurs de son club ont été approchés par un manager, répondant au nom de Benaïssa, qui s'était présenté en qualité d'émissaire de la JS Saoura, afin d'arranger le match face au CA Batna, disputé hier mardi et qui s'est terminé sur le score de parité (0-0). “Je ne connais pas ce Benaïssa. Il ne représente que lui-même. Notre club n'est concerné ni de près ni de loin par cette affaire", a affirmé le patron de la JSS. “L'année passée, nous avons vécu la même mésaventure. Je pense que notre club est en train de déranger certains. Si cela continue, on préfère se retirer. J'ignore ce qui nous attend encore comme scénario dans les prochains jours", a déploré M. Zerouati qui se dit toutefois “pas du tout perturbé et confiant". Pour sa part, le président du CA Batna a déclaré à la presse spécialisée qu'il détenait “les preuves d'une tentative d'arrangement du match CAB-JSS". “Le fait que nous avons arraché le nul à Batna même et que nous avons battu deux grands clubs, à savoir l'ESS et la JSK, entre autres, prouve que nous n'avons pas besoin de ce genre de pratiques pour jouer en Ligue 1", conclut Zerouati. À noter, enfin, que la corruption ou tentative de corruption est sanctionnée selon l'article 80 du code disciplinaire de la LFP par une “interdiction à vie d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant. Suspension de l'équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure ; deux cent mille dinars (200 000 DA) d'amende pour la personne fautive ; et un million de dinars (1 000 000 DA) d'amende pour le club". La structure concernée peut engager des poursuites judiciaires à l'encontre de l'auteur de cette infraction. R A