Après avoir reçu la veille le prix Omar-Ouartilane d'El Khabar, le président du journal numérique français Médiapart, Edwy Plenel, a animé, hier, une conférence à l'Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Ben Aknoun (Alger). L'occasion a été donnée aux étudiants de l'ESJ d'élargir leur compréhension sur leur futur métier, puisqu'ils avaient en face d'eux un monument vivant du journalisme français. Un homme qui ébranle l'espace médiatique hexagonal depuis les années 1980, au temps où il exerçait au quotidien Le Monde. Edwy Plenel s'est penché essentiellement sur la définition du journalisme, de l'investigation et du numérique. Il est ainsi revenu sur plusieurs expériences médiatiques en citant certaines auxquelles il a contribué. Le patron de Médiapart a tenu à éclairer les lanternes des présents sur plusieurs idées reçues. L'une d'elles, qui persiste dans l'esprit de nombreuses personnes, qu'elles soient du champ médiatique ou non, est le fait que la presse numérique est en train de “tuer" celle définie comme traditionnelle. “Je ne crois pas à la mort du papier", a-t-il tenu à préciser tout en lâchant : “Cependant, la presse quotidienne doit revoir son modèle." Evidemment, il est revenu sur l'expérience de son site, mediapart.fr, qui est à sa cinquième année d'existence et qui fait déjà des émules. Sa conférence de 40 minutes (disponible sur www.liberte-algerie.com) a été suivie d'un débat d'une piètre qualité. Pas à cause des réponses d'Edwy Plenel. Ce journaliste de 36 ans d'expérience a essayé tant bien que mal de comprendre les interpellations du “public". La majorité des interventions étaient “hors sujet" et souvent ridicules. Comment ne pas être surpris par le niveau des questions lorsqu'un journaliste aux cheveux blancs d'un quotidien public francophone apostrophe, sur un ton de reproche, Edwy Plenel sur sa non-maîtrise de la langue arabe ! Les questions des plus jeunes n'étaient pas mieux élaborées, malheureusement. Peut-être qu'avec le cycle de conférences que compte organiser l'ESJ, il y aura lors des prochains rendez-vous de bien meilleurs échos. S.K